Et la lumière fut

Publié le 05 décembre 2009 par Lili

Le train est vide, il roule lentement et vient mourir sur le quai...
Quelques instants plus tard, les portes s'ouvrent sur un espace sombre et béant, le train fantôme... Le cœur serré,  nous montons dans le wagon, la peur nous tenaillant le ventre... Des sensations oubliées depuis longtemps remontent à la surface telle une poche d'air au fond d'un marais... peur du noir, veux pas m’endormir.

Des silhouettes montent dans la rame, se suivent, se poursuivent, d’autres encore plus grandes...immenses, se calant peu à peu dans les recoins, sur les sièges… La faible lueur des néons dans la gare éclaire à peine l’intérieur de la rame et agrandit encore les silhouettes fantômes…Les portes se referment dans un claquement sourd, et le train s’ébranle dans un craquement strident, fonçant alors dans un tunnel noir. Les silhouettes s’estompent mais leur présence se fait encore plus oppressante, l’air devient opaque…

En débouchant du tunnel l’espoir se brise soudain contre la noirceur de ce ciel d’hiver… un monde noir et triste, rythmé par le roulis sur les rails.

Et puis, oh magie de l’électricité, la lumière fut, une clameur vint rompre le silence pesant, les silhouettes se métamorphosèrent en usagers des transports en commun, les pages des livres se mirent à frétiller, des soupirs de soulagement s’échappèrent et les visages s’animèrent de sourires.