Magazine Journal intime

Sea sex and sun

Publié le 06 décembre 2009 par Khanouf
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Ivano Coltellacci – Ambiguité

Je sors du contrôle de la douane et me dirige vers la salle d’embarquement quand une voix de femme m’appelle mon passeport dans sa main, je viens par mégarde de le laisser derrière moi, de l’oublier tout bêtement. Elle avait mon âge, presque, un peu plus même, le teint un tout petit peu halé pour un mois de décembre, elle me rend mon sésame et nous voilà à nous assoir pour un brin de bavardage histoire de passer le temps dans cette salle à la large baie vitrée. Elle est infirmière, vit avec un informaticien bien plus jeune qu’elle, il était à l’attendre à notre arrivée, et elle passe son temps à faire la chasse aux séjours au soleil soldés comme la semaine qu’elle venait de passer seule au sud tunisien. Les détails de ce souvenir ont refait surface après la lecture de ce billet « limite de ma tolérance », où il est question de la rencontre de deux détresses dans un environnement empêtré dans ses préjugés et embourbé dans ses ancestraux affolements de voir ses « femelles » se rebeller. Ma voisine de hasard ne m’a pas laissé placer un mot, allant jusqu’à me faire changer de siège après le décollage, me faire ré-assoir à coté d’elle à l’arrière de l’avion pour finir ce qu’elle a commencé à raconter. Là où elle travaillait, il lui est devenu de plus en plus courant de croiser dans les couloirs des services de maternité des vieux papas venir au chevet de leurs jeunes épouses, venir voir leurs nouveaux derniers. Une colère est à peine voilée dans sa voix contre une gente masculine, de plus en plus nombreuse selon son expérience à larguer des compagnes vieillissantes et à se tourner vers le marché d’une certaine détresse juvénile, pour s’offrir un second souffle en proposant en contrepartie une situation confortable. Elle m’a même confessé qu’elle ne se prive pas de quelques jeunes rencontres, sachant que son compagnon n’est pas là pour l’accompagner jusqu'à sa retraite. Ce sont des lamentables histoires de jeunes jouant au gigolo, tentant tout pour fuir, pour partir au nord, et de moins jeunes, clientes avisées chasseresses de chaires fraiches, ou aigris comme mon infirmière, ou crédules ou en manque ou d’autres, mais se retrouvent tous et toutes dans ce marché du soleil et du sexe dans un environnement traditionnellement « conservateur » pour faire court.

Lien : http://madpuzzle.canalblog.com/archives/2009/12/04/16030088.html#comments


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