PAR CE SIGNE TU VAINCRAS
IN HOC SIGNO VINCES
Constantin voit la Croix dans le ciel
Le Christianisme et l’Empire Romain – «Sanguis Martyrum, semen est Christianorum» (2)
2 - La victoire de Constantin et sa Conversion
Dès le I° siècle, la religion chrétienne s'est répandue rapidement à Rome, dans l’Empire Romain qui a servi de véhicule, et ainsi dans toute l’EUROPE, par son originalité, son universalité, par le témoignage de ferveur, d'amour fraternel et de charité envers tous, manifesté par les chrétiens. Les autorités civiles et le peuple même, d'abord indifférents, se montrèrent très vite hostiles à la nouvelle religion, parce que les chrétiens refusaient le culte de l'empereur et l'adoration des divinités païennes de Rome. Pour cette raison, les chrétiens furent accusés de manque de loyauté envers la patrie, d’incroyance, de haine envers le genre humain, de délits occultes comme l'inceste, l'infanticide et le cannibalisme rituel. On les accusa d'être la cause des calamités naturelles, telles que la peste, les inondations, les famines…
La religion chrétienne fut très tôt déclarée étrange et illicite pernicieuse (Tacite), perverse et excessive (Pline), neuve et maléfique (Suétone), ou détestable (Tacite). Elle fut donc mise hors la loi et poursuivie comme l'ennemi le plus dangereux du pouvoir romain qui était fondé sur l'ancienne religion nationale et sur le culte de l'empereur. Les trois premiers siècles furent l'époque des martyrs. Le christianisme fut mis hors-la-loi à Rome, et ses adeptes furent crucifiés ou donnés en pâture aux lions au Colisée.
Survint alors un fait identique à la conversion de Clovis en 496, en Gaule: La veille de son ultime bataille contre son rival Maxence pour le trône de Rome au «Ponte Milvio» en 312, Constantin eut un «signe» décrit par Eusèbe de Césarée dans son «Histoire Ecclésiastique»:
«Constantin, résolu d’adorer le Dieu de Constance son père, implora la protection de ce Dieu contre Maxence. Pendant qu’il lui faisait sa prière, il eut une vision merveilleuse, et qui paraîtrait peut-être incroyable si elle était rapportée par un autre; mais puisque ce victorieux empereur nous l’a racontée lui-même, à nous, qui écrivons cette histoire longtemps après, lorsque nous avons été connus de ce prince, et que nous avons eu part à ses bonnes grâces, confirmant ce qu’il disait par serment, qui pourrait en douter? Il assurait qu’il avait vu dans l’après-midi, lorsque le soleil baissait, une croix lumineuse au-dessus du soleil, avec cette inscription: «In hoc Signo vinces»; que ce spectacle l’avait extrêmement étonné, de même que tous les soldats qui le suivaient, qui furent témoins du miracle; que tandis qu’il avait l’esprit tout occupé de cette vision, et qu’il cherchait à en pénétrer le sens, la nuit étant survenue, Jésus-Christ lui était apparu pendant son sommeil, avec le même signe qu’il lui avait montré le jour dans l’air, et lui avait commandé de faire un étendard de la même forme, et de le porter dans les combats pour se garantir du danger. Constantin, s’étant levé dès la pointe du jour, raconta à ses amis le songe qu’il avait eu; et ayant fait venir des orfèvres et des lapidaires, il s’assit au milieu, leur expliqua la figure du signe qu’il avait vu, et leur commanda d’en faire un semblable d’or et de pierreries: et nous nous souvenons de l’avoir vu quelquefois»
Songe de Constantin et bataille du pont Milvius,
illustration des Homélies de Grégoire de Nazianze, 879-882,
Bibliothèque nationale de France
Constantin se convertit alors. Les persécutions s'achèvent en 313 avec l'édit de Milan. Le christianisme devient religion d’Etat de l’Empire Romain, quand, après sa conversion, Constantin devient l’Empereur de Rome.
Face aux persécutions, des écrivains chrétiens ont adressé aux empereurs des «Apologies», pour demander que les chrétiens ne soient pas condamnés injustement, sans être entendus et sans preuves. Le principe de la loi sénatoriale («Non licet vos esse» - «Il ne vous est pas permis d'exister») était injuste et illégal, parce que les chrétiens étaient d'honnêtes citoyens, respectueux des lois, dévoués à l'empereur, actifs et exemplaires dans la vie privée et publique. Ils sont des hommes comme les autres, demeurant sur la terre mais citoyens des cieux; ils honorent l’Empereur et prient pour lui; leur vie démontre la grandeur et la beauté de leur religion; ils observent les lois divines, sont bons et charitables, et ne sont ni inutiles ni improductifs.
«Sanguis Martyrum, semen est Christianorum»: ainsi, le Sang des Martyrs a irrigué tout l’Empire Romain, devenu chrétien; les futures nations européennes y ont plongé leurs racines et ont accueilli la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ, devenant à leur tour des Pays Chrétiens d’où partiront des missionnaires pour apporter cette Bonne Nouvelle dans le monde entier.
Et notamment la Gaule, avec l’implantation très rapide du Christianisme, et les persécutions qui ne manquèrent p s notamment à Lyon en 170, avec le martyre de Photin et de Blandine
Le martyre de Sainte Blandine