Magazine Humeur

Ma FIAC 2009… et de trois!

Publié le 06 décembre 2009 par Icipalabre

Quelle place pour l’Afrique à la Fiac 2009? 

Statue Kendell Geers
Cinq heures de déambulation dans les stands de la Fiac à la recherche de la perle rare. Je cherche un signe d’Afrique. Un Chéri Samba, un Bruce Clark, un Soly Cissé, n El Anatsui, un Ousmane Sow, n’importe quoi, qui m’éviterait de dénoncer une fois de plus, sur ce blog, le manque d’intérêt témoigné par les organisateurs pour la création africaine. Il y a bien ces sculptures -baoulé peut-être-, profanées par des coulées de peinture blanche et noire, et des toiles tout aussi saisissantes signées Kendell Geers (Afrique du Sud).

Hélas, il faut se rendre à cette évidence que les plus grandes galeries du monde ne s’intéressent que peu à l’art africain contemporain, effrayées sans doute par cette part de mystère, de sacré, par les références ethnographiques et les colorations exotiques? Quand ce n’est pas l’allusion historique qui, dans l’esprit de beaucoup, renvoie éternellement à l’image d’un passé coupable. Le collectionnisme du XIXème siècle dont on parle beaucoup à l’occasion de l’exposition «Artistes d’Abomey» (Quai Branly jusqu’au 31 janv.) qui entreprend de sortir les artistes africains «modernes» de l’anonymat, continue de se payer. Des générations de créateurs africains ont payé la taxe de l’exotisme, du primitivisme, du folklorisme, du discours identitaire et du néo-colonialisme, sans jamais pouvoir échapper à la confusion des styles, des peuples et des époques dans laquelle les entretient le regard occidental.
Anonymes hier, les artistes africains, des visionnaires, des autodidactes et, souvent, des inspirateurs mais issus d’un univers trop foisonnant, d’apparence impénétrable, si obscur et compliqué qu’il en paraît insondable; anonymes hier, dépossédés de noms et de reconnaissance, ils le sont tout autant aujourd’hui.

L’excellent dossier publié par Le Monde , dont Ici Palabre recommande vivement la lecture,  s’il pose les bonnes questions, ne rend pas du tout compte néanmoins des réalités vécues par les artistes contemporains en Afrique. Philippe Dagen a beau vouloir nous communiquer son optimisme, et c’est tout à son honneur,  en s’écriant «Enfin les artistes africains ne sont plus anonymes» (à propos des artistes du royaume d’Abomey), on reste sceptique. L’anonymat d’hier n’est ni plus ni moins l’ancêtre de l’invisibilité médiatique d’aujourd’hui.

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L’art africain, de l’anonymat à la notoriété
LEMONDE.FR | 04.12.09

©

Le Monde.fr

Hommage soit donc rendu à la Galleria Continua, qui fut la seule à présenter des oeuvres «africaines» (Kendel Geers, Pascale Martine Tayou) sous le dôme du Grand Palais.

Charcoal

Cartel 1

Oeuvre de Kendell Geers

CARTEL 2

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