n°32 : 50 Cent feat. Timbaland & Justin Timberlake - Ayo Technology (2007)
2007, année formidable, 2007, année électorale, 2007, bordel ça mettait des claques. Ce sinegueule pue le sexe facile et la drague au Macumba, comme à peu près tout ce que touche Justin Timberlake depuis qu'il a entrepris d'évoluer en solo et d'obtenir le respect du milieu harènebi, hip-hop, voire gangsta rap US.
C'est un peu le sinegueule de la dernière chance pour l'album Curtis, alors que la maison de disque et les producteurs cherchaient depuis un moment un sinegueule pour mettre en valeur l'album avant sa sortie (trois extraits envoyés en radio avant Ayo Technology, qui sera donc le quatrième sinegueule de l'album, et le seul à rencontrer le succès au niveau international). Dans un contexte de guéguerre entre 50. Cent et Kanye West, qui sortaient leurs albums respectifs le même jour, c'est Graduation de Kanye qui l'emporte en termes de ventes d'albums et d'impact médiatique, mais c'est 50. Cent qui signe son meilleur sinegueule (bien plus réussi, au niveau pop pour dindes, que In da club et Candy Shop, les sinegueules têtes de gondole de ses deux albums Get rich or die tryin' et The Massacre). Grâce, évidemment, à la production des habituels Apex, Dr Dre et comparses, mais aussi de Timbaland, alors au sommet de sa forme et bien rôdé par ses boulots précédents avec Nelly Furtado, Missy Elliot, Aaliyah, Keri Hilson, les Pouffycat Dolls et Justin Timberlake (tiens donc...).
Autant d'exemples de la mainmise de Timbaland sur la pop mainstream en 2007, où il était à peu près impossible qu'un sinegueule cartonne sans qu'il y ait participé de près ou de loin. En 2008, la Madoche suivra la tendance au lieu de la précéder, et fera appel à lui (entre autres) pour lui produire Hard Candy. Madonna dans les pas du gangsta rap de 50. Cent, qui a dit que cette fille n'était plus surprenante ?
Au niveau du clip, pas de nouveauté sidérante, si ce n'est bien sûr que pour une fois 50. Cent a mis autre chose que du jogging extra large, du débardeur ultra moulant et de la chaîne dorée ultra bling-bling, pour jouer en costume noir à Mission : Impossible chez les cochonnes. De l'influence positive du mainstream, de Justin Timberlake et d'une prod' über formatée sur le sex appeal du gangsta rap. Par contre, la vision de la femme n'a pas changé, hein : tu as un vagin donc tu es nympho, et pis même si tu l'es pas de toute façon tu n'es pas capable de me résister à moi, mâle viril, parce que je suis une bombe/ parce que tu es une sal*pe (rayer la mention inutile). Alors laisse-toi faire, you bitch.
Mais bon, les défauts inhérents à 50. Cent ne rendent pas la chanson mauvaise pour autant. D'ailleurs, un titre capable d'être de nouveau un succès, sous forme de cover version par un obscur belge, moins de deux ans après, ne peut pas être un accident de charts.