Magazine Humeur

Par ce signe tu vaincras (4)

Publié le 08 décembre 2009 par Hermas

Le Christianisme et l’Empire Romain – «Sanguis Martyrum, semen est Christianorum» (3)

3 - Sainte Hélène apporte à Rome la Croix du Christ

Par ce signe tu vaincras (4)

L’Empereur Constantin et sa mère Sainte Hélène

Icône orthodoxe

Sainte Hélène découvre la Croix de Jésus

Née vers l’an 250, dans la Province romaine de Bithynie, au nord-ouest de l’Asie Mineure, au sein d’une famille modeste, Hélène devient la concubine de l’empereur Flavius Constantius, surnommé Chlore. Elle sera la mère de Constantin qui deviendra empereur à la suite de son père et proclamera le Christianisme religion officielle de l’Empire romain. Avec Constantin, Hélène devint la puissante protectrice des chrétiens, puisant largement dans le trésor impérial pour construire ou doter de nombreuses églises, tout en secourant les pauvres, protégeant les opprimés et s’efforçant d’améliorer le sort des prisonniers, ce qui la fit vénérer du petit peuple.

Hélène partit vers la Terre Sainte au lendemain du meurtre de son petit-fils Crispus, victime de complots dans la Rome impériale. Elle avait alors près de 80 ans. Quittant Rome avec Constantin pour Milan, elle gagna probablement la Thrace, s’embarqua à Alexandria Troas afin de passer en Asie Mineure, puis suivit la route la plus proche des côtes, pour s’embarquer à nouveau afin de gagner Chypre. Elle a dû y rester tout l’hiver, à attendre un temps plus favorable pour continuer sa route. On suppose que, le printemps venu, elle s’est embarquée pour Tyr, et de là, a atteint Jérusalem où, après avoir fait faire des fouilles sur le lieu du Calvaire, elle découvrit la Sainte Croix.

A part quelques détails secondaires, des auteurs dont l’enfance est contemporaine du voyage de l’Impératrice ou ceux de la génération qui suit, attestent la découverte de la Sainte Croix par sainte Hélène et son culte; ainsi peut-on se référer à saint Cyrille de Jérusalem (mort en 386), à saint Paulin de Nole (mort en 431), à Sulpice Sévère (mort en 420), à saint Ambroise de Milan (mort en 397), à saint Jean Chrysostome (mort en 407), à Rufin d’Aquilée (mort en 410), à Théodoret de Cyr ou à l’avocat de Constantinople, Socrate

Le récit de Rufin d’Aquilée

Elle (Hélène) apprit, par révélation, que la croix avait été enfouie dans un des caveaux du sépulcre de Notre Seigneur, et les anciens de la ville, qu’elle consulta avec grand soin, lui marquèrent le lieu où ils croyaient, selon la tradition de leurs pères, qu’était ce précieux monument;

Or, il y avait en ce lieu un temple de Vénus qu’avait fait construire l’empereur Adrien, de façon que quiconque y viendrait adorer le Christ parût en même temps adorer Vénus. Et, pour ce motif, les chrétiens avaient cessé de fréquenter ce lieu. Mais Hélène fit raser le temple,

elle fit creuser en ce lieu avec tant d’ardeur et de diligence, qu’elle découvrit enfin ce trésor que la divine Providence avait caché dans les entrailles de la terre durant tout le temps des persécutions, afin qu’il ne fût point brûlé par les idolâtres, et que le monde, étant devenu chrétien, lui pût rendre ses adorations.

Dieu récompensa cette sainte Impératrice beaucoup plus qu’elle n’eût osé l’espérer: car, outre la Croix, elle trouva encore les autres instruments de la Passion, à savoir les clous dont Notre Seigneur avait été attaché, et le titre qui avait été mis au-dessus de sa tête. Cependant, une chose la mit extrêmement en peine les croix des deux larrons, crucifiés avec Lui, étaient aussi avec la sienne, et l’Impératrice n’avait aucune marque pour distinguer l’une des autres.

Fichier:Piero della Francesca 003.jpg

La découverte des trois croix

Fresque de la basilique San Francesco, Arezzo, Piero della Francesca XVesiècle

Mais saint Macaire, alors évêque de Jérusalem, qui l’assistait dans cette action, leva bientôt cette nouvelle difficulté. Ayant fait mettre tout le monde en prière, et demandé à Dieu qu’il lui plût de découvrir à son Église quel était le véritable instrument de sa Rédemption, il le reconnut par le miracle suivant: Une femme, prête à mourir, ayant été amenée sur le lieu, on lui fit toucher inutilement les deux croix des larrons; mais dès qu’elle approcha de celle du Sauveur du monde, elle se sentit entièrement guérie, quoique son mal eût résisté jusqu’alors à tous les remèdes humains et qu’elle fût entièrement désespérée des médecins. Le même jour, Macaire rencontra un mort qu’une grande foule accompagnait au cimetière. Il fit arrêter ceux qui le portaient et toucha inutilement le cadavre avec deux des croix; aussitôt qu’on eut approché celle du Sauveur, le mort ressuscita.

Sainte Hélène, ravie d’avoir trouvé le trésor qu’elle avait tant désiré, remercia Dieu d’une grande ferveur, et fit bâtir au même lieu une église magnifique; elle y laissa une bonne partie de la Croix, qu’elle fit richement orner; une autre partie fut donnée à Constantinople; enfin le reste fut envoyé à Rome, pour l’église que Constantin et sa mère avaient fondée dans le palais Sessorien (demeure de l’Impératrice) près du Latran qui a toujours depuis le nom de Sainte-Croix-en-Jérusalem.

SAINTE HELENE APPORTE LES RELIQUES DE LA SAINTE CROIX A ROME

Selon la tradition, la Basilique a été consacrée, vers 325, comme maison des reliques de la Passion ramenées de Terre Sainte par sainte Hélène de Constantinople, mère de l'Empereur romain Constantin Ier . A cette époque, le plancher de la basilique est recouvert de terre venant de Jérusalem, du Calvaire précisément, acquérant ainsi le titre en Hierusalem (Jérusalem). C’est comme si le Calvaire s’était déplacé à Rome.

Vue générale de l'édifice

Basilique de Sainte-Croix-en Jérusalem ,à Rome

L'église est construite autour d'une pièce du palais impérial d'Hélène, Palazzo Sessoriano, qu'elle avait transformée en chapelle vers l'an 320. Quelques décennies plus tard, la chapelle est transformée en un véritable basilique, appelé Heleniana ou Sessoriana. Après son effondrement du à la négligence, l'église est restaurée par le Pape Lucius II (1144-1145). A cette occasion, elle reçoit une apparence romane, avec trois nefs, un clocher et un porche. L'église est modifiée au 16ème siècle, mais elle reçoit son aspect baroque actuel sous le Pape Benoît XIV (1740-1758), qui avait été le titulaire de la basilique avant son élévation à la papauté

Les célèbres reliques, dont l'authenticité n’est pas contestée, étaient autrefois, dans l'ancienne chapelle Sainte-Hélène, qui est en partie en sous sol. Le fondateur de l'église avait fait mettre en dessous des briques du sol, de la terre du Calvaire que sainte Hélène avait rapportée de Jérusalem, avec les autres reliques, d'où le nom de «en Jérusalem» de la Basilique.

Elles ont été conservées dans une chapelle (la Cappella delle Reliquie), construite en 1930 par l'architecte Florestano di Fausto. La Chapelle a été refaite récemment

Reliquaire

La Chapelle des Reliques, vue générale

Elles comprennent: une partie de l'Elogium ou Titulus Crucis, c'est-à-dire le panneau pendu à la Croix du Christ, avec l’inscription «Jésus de Nazareth, Roi des Juifs (les textes hébreu, grec, et latin, sont écrits de droite à gauche, l’hébreu s’écrivant ainsi), deux épines de la Sainte Couronne , un clou de la Crucifixion (devant lequel André Frossard restait en contemplation), et trois pièces de bois de la Sainte Croix elle-même. Un morceau de la Sainte-Croix a été transféré de Sainte-Croix-de-Jérusalem à la Basilique Saint-Pierre sur instruction du Pape Urbain VIII au cours de l'année 1629. Elle est conservée près de la statue de sainte Hélène, achevée en 1639 par Andrea Bolgi.

Reliquaire

Le “Titre” de la Croix, et un clou de la Crucifixion

Basilique Sainte Croix en Jérusalem

Hélène fit également transporter à Rome en 326 le Saint-Escalier, la «Scala Sancta».

La Scala Santa, c'est-à-dire en italien le «Saint Escalier», est dans la tradition chrétienne, l’escalierdu prétoire de Jérusalem que Jésus a gravi par deux fois, lors de son jugement par Ponce Pilate qui décida finalement de sa crucifixion. La Scala Santa est composée de 28 marches de marbre blanc Cet escalier est accessible à tous les fidèles qui se doivent de le gravir seulement à genoux, en récitant une prière à chaque marche.

Prières pour chacune des 28 marches

(Note: Un Je Vous salue Marie et une invocation à votre saint patron peut être ajoutée à chaque marche.)

1ere marche : O mon Jésus! Par l'angoisse de Ton coeur, quand Tu fus séparé de Ta Très Sainte Mère, pour Te rendre vers la Mort, Aie pitié de moi!

2e marche: O mon Jésus! Par l'immense angoisse qui a causé la sueur de Ton Sang précieux au Jardin des Oliviers, Aie pitié de moi!

3e marche: O mon Jésus! Par l'immense douleur que tu ressentis quand Tu fus trahi par le perfide Judas, aie pitié de moi!

4e marche: O mon Jésus! Par la comparaison avec un malfaiteur, quand Tu fus conduit à travers les rues de Jérusalem, aie pitié de moi!

5e marche: O mon Jésus! par la violence par laquelle Tu fus ignoblement frappé au Visage par des mains impies, Aie pitié de moi!

6e marche: O mon Jésus! Par Ton infinie patience quand Tu te trouvais au milieu des outrages et des moqueries, au Tribunal et pendant toute la nuit précédant Ta Sainte Mort, aie pitié de moi!

7e marche: O mon Jésus! Par les insultes les plus cruelles prononcées contre Toi quand Tu portais la Croix, aie pitié de moi!

8e marche: O mon Jésus! Par le silence dont Tu as fait preuve quand l'on portait des témoignages faux et mensongers contre Toi, et quand l'inique Pilate Te condamna injustement, aie pitié de moi!

9e marche: O mon Jésus! Par l'humiliation et la dérision que Tu as subie quand Tu fus en présence d'Hérode et de sa cour, aie pitié de moi!

10e marche: O mon Jésus! Par la honte d'être dépouillé de Tes vêtements et d'être attaché à la colonne afin d'être flagellé, aie pitié de moi!

11e marche: O mon Jésus! Par la douleur que tu ressentis quand Tu fus flagellé, et lorsque Ton corps fut couvert de toutes sortes de blessures et de meurtrissures, aie pitié de moi!

12e marche: O mon Jésus! Par l'horrible douleur que Te provoquèrent les épines, lorsque la Couronne fut posée sur Ta Tête, aie pitié de moi!

13e marche: O mon Jésus! Par la patience que Tu eus, quand Tu fus revêtu d’un manteau de couleur pourpre, et que l'on mit en Tes mains un roseau, Te tournant ensuite en dérision, aie pitié de moi!

14e marche: O mon Jésus! Par l'affliction que Tu ressentis quand Tu entendis les gens crier contre Toi, Et demandant Ta Mort, aie pitié de moi!

15e marche: O mon Jésus! Par l'humiliation que Tu subis quand Tu fus comparé au brigand Barrabas, et quand ils le Préférèrent à Toi, aie pitié de moi!

16 e marche: O mon Jésus! Par Ton choix d'embrasser la Croix et quand Tu portas sur le Chemin du Golgotha, aie pitié de moi!

17e marche: O mon Jésus! Par le chagrin de Ta Sainte Mère, présente à Tes côtés et par l'angoisse de Son Coeur Maternel, aie pitié de moi!

18e marche: O mon Jésus! Par la grande fatigue que Tu ressentis quand Tu portais la lourde Croix sur Ton épaule, mettant à jour à trois os saints, aie pitié de moi!

19e marche: O mon Jésus! Par l'amertume que tu ressentis lorsque le fiel et le vinaigre furent porté à Tes lèvres, aie pitié de moi!

20e marche: O mon Jésus! Par l'agonie que Tu as endurée quand l'on arrachait Tes vêtements, aie pitié de moi!

21e marche: O mon Jésus! Par les douleurs que Tu as subies, quand l'on transperçait Tes mains et Tes pieds, pour T'attacher à la Croix, aie pitié de moi!

22e marche: O mon Jésus! Par l'infinie charité, qui T'a poussé à pardonner à Tes bourreaux et à prier le Père du Ciel pour eux, aie pitié de moi!

23e marche: O mon Jésus! Par la Miséricordieuse bonté avec laquelle Tu as ouvert les portes du Paradis, à Dismas, le bon larron, et par la bienveillance par laquelle Tu as donné Marie pour Mère à Jean et Jean pour fils à Marie, aie pitié de moi!

24e marche: O mon Jésus! Par la soif brûlante que Tu ressentis vivement quand Tu fus cloué sur la Sainte Croix, aie pitié de moi!

25e marche: O mon Jésus! Par le tourment que Tu subis, quand Tu vis que Tu étais abandonné par tous, aie pitié de moi!

26e marche: O mon Jésus! Par le grand amour Avec lequel ton Divin Cœur était enflammé pour moi et pour tous, quand Tu expirais, rendant Ton dernier soupir, aie pitié de moi!

27e marche: O mon Jésus! Par l'infinie Miséricorde que Tu as manifestée, quand Ton côté fut ouvert d'un coup de lance et d'où jailli le Sang et l'Eau, source de Miséricorde pour nous et pour le monde, aie pitié de moi!

28e marche: O mon Jésus! Par la douleur que ressentit Ta Mère très Sainte, quand Tu fus descendu de la Croix et remis en ses bras, avant d'être déposé au tombeau, aie pitié de moi!

File:Scala Santa 1.jpg

La Scala Sancta, et les fidèles qui la gravissent à genoux


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