Magazine Journal intime

Une journée au summum du romantisme…

Publié le 08 décembre 2009 par Wawaa

… ou pas !

C’était le 10 Novembre 2009. Une journée que je classe désormais dans la catégorie des journées inoubliables. J’avais plutôt bien commencé la journée en me faisant surprendre par le gel sur ma voiture à 5h30 du matin. Me voilà à courir vers le chalet où je logeais avec mon compagnon qui s’était levé avec moi jusqu’à ce que je parte au travail – peut-être culpabilisait-il d’être en vacances alors que moi je travaillais – j’entre à l’allure d’une bombe par la porte vitrée lui expliquant qu’il me faut vite une casserole d’eau chaude. Tel un chevalier au secours de sa princesse, il m’accompagne, tenant fermement une belle casserole rouge fumante à la main, jusqu’à ma voiture. Il verse l’eau de manière extrêmement bien répartie sur les surfaces vitrées gelées, s’applique. Un bisou furtif, je pars travailler.


En revenant vers 11h, il m’attend, lisant le journal dans le canapé. Il me remercie car le matin même, je lui ai permis de pouvoir contempler le ciel étoilé et la grande ourse – son côté scientifique est donc tout aussi aiguisé à 5h30 du matin ?


Nous mangeons. Je désespère de voir l’interminable pluie tomber. Pourtant tôt le matin, le ciel était bien dégagé. J’avais même prévu une balade, mais il pleuvait bien trop pour envisager de marcher deux ou trois heures !  Nous avons attendu 17h pour partir. Nous avions quelques courses à faire, il voulait ensuite m’inviter au restaurant, puis au cinéma : c’était notre toute première vraie sortie le soir en amoureux, ouais.


Nous avons donc rejoint ma voiture. Rien d’exceptionnel. J’ai sorti les clés de mon sac. Rien de formidable. J’ai ouvert ma porte, je suis montée et de l’intérieur j’ai voulu ouvrir la porte passager. Je chope donc le loquet entre mon pouce et mon index et je tire. Je tire, je tire et je tire. Je tire en poussant des cris de guerre. MAIS C’EST QUOI CE BORDEL ? LA PORTE EST COINCEE ?


Je sors de la voiture munie de ma clé et j’essaie d’ouvrir la portière avec. Je tourne, je tourne mais ça ne veut pas tourner dans le trou ! C’est bouché ou quoi ? Bref. Portière pas ouvrable. Le chéri donc, devait me passer dessus…euh enfin passer par la porte côté conducteur, enjamber mon siège pour rejoindre le siège passager. Il a pu ainsi me prouver qu’il était souple. Sauf que le chéri mesure rien qu’un mètre 83. Dans ma petite 205… c’est pas évident de se contorsionner.


On a fait avec et puis on s’est vite habitué à entrer tous les deux par la même porte, c’était romantique !


Et comme tout concordait à ce que ce soit une journée parfaite,  nous nous sommes retrouvés coincés dans un bouchon de 45 minutes en pleine campagne gersoise avec aucun moyen de bifurquer ou de faire demi-tour. Nous avons donc décidé de jouer  au jeu le plus ringard de l’univers : le quizz chanson française. Le principe est simple : l’un de nous deux proposait un mot au hasard et l’autre devait trouver une chanson contenant ce mot. Oui, nous sommes aussi barges l’un que l’autre et alors ?


Tout à coup, alors que les voitures ne bougeaient toujours pas d’un centimètre de pneu, mon nez m’a rappelée que j’étais copieusement enrhumée. Mais on n’avait pas pris les mouchoirs. Imaginez moi donc, au volant de ma voiture immobile, à beugler du Dalida, du Mike Brant ou du Trenet avec un filet de morve sortant des narines ?


Il arriva un moment fatal où ça ne pouvait plus attendre. Les urgences nasales ça existe aussi ! « Chéri, il faut que je me mouche ! T’as pas un mouchoir ? » , « Nan, j’en ai pas pris. ».


Je lui dis qu’il faut qu’il regarde dans la boîte à gant et là, d’un geste vaillant, il dégaine un très joli rouleau de papier toilette rose. C’était mieux que rien. Au fait, pourquoi y’a un rouleau de PQ dans ma boîte à gant ?


Quand la file de voiture a pu enfin avancer, vers 18h15, nous avons compris que le bouchon était causé par des travaux de voirie et une très mauvaise organisation de la circulation alternée aux heures de pointes. Mais c’était pas grave parce que c’était la journée la plus romantique de l’année !


Nous avons filé vers un supermarché de bricolage où je devais acheter des lampes. Nous entrons dans le magasin, contents d’être au chaud et nous nous dirigeons vers le rayon des luminaires. Là un homme assez fort en carrure est penché en avant. Cette position laisse apparaitre un beau morceau de la commissure de ses fesses poilues. Il a des lunes qui ne donnent pas envie d’être décrochées.


Je trouve mes lampes et je me dirige vers la caisse. Je paie puis je me dirige vers la sortie. Je m’arrête net devant la porte, comme ci mon cerveau venait en une fraction de seconde de recevoir l’information du message écrit sur le papier collé sur la vitre :  « Porte fermée pour cause de froid ». Un peu plus et j’y laissais une partie de mon visage. Au moins ils sont gentils avec leurs caissières !


Comme j’ai toujours le stalactite de morve menaçant aux narines, nous entrons dans Leclerc afin d’investir dans des mouchoirs en papier pour garder un peu de dignité et que je n’aie pas à me promener en public avec mon rouleau de PQ rose à la main. Nous ressortons de là et je lui suggère que pour ma fête (la Saint Wawaa c’est le 5 Novembre, pour information), il aurait pu m’offrir une webcam afin que lui et moi puissions, quand nous sommes à 700 km l’un de l’autre, pouvoir nous voir d’un certaine façon. Il accepte derechef et nous nous rendons dans le Leclerc High tech et je choisis la webcam la moins sophistiquée car ce genre d’engin dans mes mains doit être d’une simplicité extrême.


A la caisse, la caissière a oublié d’être polie. Elle ne parle même pas, elle préfère discuter avec ses collègues. Nous prenons plein de papier cadeau et il fait semblant d’emballer le cadeau pour que je ne vois pas. Quel homme surprenant ! Je me demandais bien ce qu’il allait m’offrir !


La séance de cinéma étant à 20h30, il nous faut à 19h30 trouver vite un restaurant où on puisse manger rapidement. Et là, dans son accès de romantisme exacerbé, il m’invite…à la Cafétéria. Et ouais ! C’est plus ce que c’était ! On se perd à l’entrée, mais on finit par trouver le bon chemin ! Nous prenons chacun nos plateaux, comme à la cantine. En passant devant les assiettes de jambon, je les trouves un peu « passées ». M’est avis qu’elles étaient entreposées là depuis la veille !


Nous choisissons nos plats, nos desserts et après avoir pris de l’eau en carafe, nous allons nous asseoir dans un endroit très intime, retiré du reste, une belle petite table carrée, d’où on entend tout le bruit des cuisines et de la salle et d’où l’on a une magnifique vue sur le parking. Trop glamour. Vraiment !  Je ne jubile pas vraiment à l’idée de déguster ce fabuleux repas qui n’est même pas équilibré.


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Il me prend quand même la main. Heureusement.

Après ça, comme on a fait vite, on a encore du temps et entre temps on a réfléchit à ce qu’on allait faire à manger le lendemain. Conversation romantique « Qu’est-ce qu’on bouffe demain ? ». Alors nous sommes retournés dans le supermarché  pour refaire des courses et là, mon amoureux a tenu absolument à tester les caisses automatiques ! Ouh, moi qui suis caissière, tiens ça m’a fait plaisir ! Quel tact , hein ?

Une fois dans la voiture, il a pris un air niais. Il a brandit son cadeau mal emballé et me l’a tendu. Il fallait que je fasse semblant d’être surprise histoire que cette soirée soit vraiment parfaite ! Alors j’ai fait semblant. Quelle surprise ! Une webcam qu’on vient pas du tout d’aller acheter ensemble ! Trop fort mon chéri !

Et puis, pour finir cette succulente journée romantique à souhait nous avons rejoint le cinéma pour voir The Box. La séance était d’après mon amoureux, qui avait lu ça dans le journal, à 20h30. Nous arrivons donc au cinéma à 20h00. Nous demandons nos billets et là le type nous dit « Non, The Box c’était à 18h30. ». Oh une foirade de plus ! Il nous propose soit Lucky Luke soit Cinéman. Je ne supporte ni Jean Dujardin, ni Franck Dubosc, CA PROMET !


Heureusement il y a un autre cinéma pas loin où on peut voir Mic Mac à Tire Larigot ou Le concert à 21h00. Comme j’aime beaucoup Dany Boon et que le film nous intrigue, nous choisissons celui là. Nous arrivons donc à l’autre cinéma. Il fait un froid redoutable. Mon amoureux me propose un chocolat chaud pris dans un distributeur automatique, quel homme, quel sauveur. Pas de bol, le chocolat est juste tiède. Nous avons affaire à un caissier très étrange. Il mange frénétiquement des m&n’s alors qu’il est avachit sur son siège avec un air lascif, non chaland, étrange, montrant une démotivation débordante.


Ah oui et sinon, le film était aussi drôle que cette folle journée avide de romantisme.


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