Je cours toujours tu sais, pour trouver celle qui nous emportera.
Et puis j’envisage souvent celle que je croise au coin de la rue. Plus j’avance et moins je côtoies d’aprioris. Pourtant il me semble que je suis devenu un tout petit peu difficile.
J’ai besoin qu’elle m’éblouisse, que chaque matin son corps chaud m’ensorcelle, que ses yeux brillent pour moi. Je veux sa beauté indécente au bout de mes doigts, sa peau si douce et si tiède au bout de mes lèvres.
Je veux cette moue qui dit je t’aime, ce sourire qui dit encore, et sa main qui dit « allez viens ». Ses doigts qui froissent les draps inondés de désir, son soupire éloquent qui m’emporte avec elle.
Plus je crois m’en approcher et plus je m’éloigne en réalité. Drôle de quête sans fin qu’Alice nous avait montré ; les champignons hallucinogènes ne sont pas pour nous, pauvres mortels.
Et je veux l’emmener au bout du monde quand elle rêve de Paris. Je veux voler quand elle veut user les trottoirs si bas. Je la veux mienne quand elle est sienne.
Alors si toutes m’ont patiemment déçu, il n’est pas question que je déçoive mes espoirs.