Faites gaffe billet d’humeur. Et pour une fois je l’ai mauvaise. Ca va saigner….
Ca fait plusieurs fois que je m’entends dire une chose incroyable. Deux fois en fait, soyons précise. Deux fois donc que je m’entends dire ou qu’on m’envoie dire par mail ce que je devrais écrire ici. La première fois j’ai failli m’étouffer,la seconde j’ai cru que j’allais mordre.
Et la seconde précisemment, c’était hier. Je vous raconte ma vie. Vous avez deux minutes ? OK, je me dépêche.
Hier, rendez-vous à l’Acropole, salle de fitness bordelaise à midi et demie pour un cours d’abdo-fessiers-cuisses. J’avais appelé la veille pour tester un cours d’interval fit (mélange de LIA et de renforcement musculaire) et puis annulé sans prévenir. Pas bien. Je bats ma coulpe.
J’ai déboulé le lendemain à l’improviste et un peu en retard. Mais j’ai vite senti au sourire de la personne qui m’accueillit que ce n’était pas grave.
Je suis en effet fort bien reçue (’scusez je reviens au présent, accueillir au passé simple au deuxième paragraphe, ça risque de dégénérer avant même la fin de cette phrase), guidée vers les vestiaires et accompagnée à l’étage pour prendre le train en marche.
Grand plateau sous verrière, bel espace mais qui demande à être comment vous dire…rafraîchi (euphémisme mais ce n’est pas le pire). Je m’intègre au petit groupe de filles couchées sur le dos qui remontent les épaules en quatre temps, doucement, trois temps, encore une, single. C’est mon jour de chance, le prof fait du gainage et il fait ça bien, motive ses troupes, se déplace, remet une jambe en place.
On enchaîne avec les cuisses. On termine par les fesses. Je ne vois pas l’heure passer. Etirements. Retour au calme sur Bob Marley, pour une fois qu’on n’a pas droit au chant des baleines, je savoure.
Je récupère mon sac à main (pas de casier qui ferme à clef en bas, on monte avec ses effets perso…c’est moyen mais bon, je m’adapte) et je redescends me changer. Vous suivez ?
On est en bas, là. Je fais vite, pas de douche (de toute façon il n’y en a que deux et elle sont prises d’assaut), hop hop hop vite vite vite me reste une heure pour manger, trouver une guitare à Gaspard pour Noël et rentrer avant de me transformer en maman.
Malgré tout, je tiens à récupérer la grille de tarif et me présenter, dire qui je suis et pourquoi j’étais là. Simple formalité. Ca fait 10 mois que je fais ça, je suis rôdée, que j’ai aimé ou pas, je dis toujours qui je suis. Et puis j’ai bien aimé le cours, c’est vrai que la déco date un peu, tout comme la peinture sur les murs. Mais voilà quoi. Je tends ma carte de visite et là c’est le drame. La catastrophe nucléaire.
C’est incroyable de fonctionner comme ça ! Les gens qui jouent un double jeu, je bloque, ça me tue, j’arrive pas. Si vous aviez dit dès le début qui vous étiez, vous auriez été plus hônnête…Blablabla.
J’explique ma démarche, celle du client mystère, que je ne suis pas là pour la juger elle mais bien pour vous informer vous, chères lectrices sur l’offre en matière de salles de fitness à Bordeaux.
Que si je dis avant qui je suis, je suis certaine que l’aspirateur va être passé et que le prof va me coller aux basques. Et que ça risque de ne pas être un reflet de la réalité.
Que certaines d’entre vous vont tapoter L’Acropole à Bordeaux dans Google et qu’elle vont se fier peut être à mon avis, que je veux indépendant, objectif et circonstancié. Autant que faire se peut.
Nous échangeons quelques phrases en oubliant (enfin surtout elle) les clients médusés autour de nous. Ambiance.
Elle conclut par un très sentencieux : Article ou pas, sachez que je ne suis pas prête à tout !
Les bras m’en tombent. Elle m’achève à grands coups d’infos sur sa salle et ça vous DEVRIEZ l’écrire!
Dans mon article sur mon webzine ?!!!!! Fascinée. Je suis restée fascinée.
Alors sérieusement, je veux bien être gentille deux minutes, mais il y a des limites à tout.
Me virer comme une malpropre en m’enjoignant de préciser un détail ou deux sur SA salle dans MON article…faut pas pousser mémé dans les orties. Surtout quand elle est en short. Hein.
Sinon, je vous rassure j’ai enfin trouvé la guitare de Gaspard ! Et c’est bien ça l’essentiel…