J’écoute distraitement une émission de France culture, sur le cinéma. Ce qui traverse mon indifférence parle d’un film sur la vie des « bonnes ». Misère sur tous les plans.
Il n’y a que récemment que j’ai découvert que j’étais issu d’une famille de « prolétaires ». Mes grands parents, mes grands oncles et mes grandes tantes ne se considéraient pas comme cela. Ils étaient beaux, ils s’habillaient avec recherche, ils avaient de l’esprit, dans leur petit univers on les admirait, ils étaient fiers les uns des autres. Bizarrement, certains d’entre eux, comme un de mes grands pères, côtoyaient la plus extrême des richesses, d’autres croisaient le chemin de la noblesse locale, mais, pour eux, c’était un autre monde, un monde qu’ils n’enviaient pas, dans un sens qui n’existait pas.
Quelle que soit sa situation, l’homme construit un espace où sa vie à un sens. Le jour où elle n’en a plus, où elle ressemble à ce qu’en disent les intellos, il se suicide.
L’intello a quelque chose de totalitaire : il veut nous imposer ses valeurs qu’il sait universelles. L’abjection c’est de ne pas faire ce qu'il dit être bien.