degré V, XXIV (23)
Publié le 10 décembre 2009 par Moinillon
C'était ainsi que ces
généreux pénitents rappelaient à leur mémoire les sentiments qu'ils éprouvaient
dans le temps qu'ils marchaient dans les voies de la vertu et de la perfection;
et, semblables à de petits enfants qui ont perdu ce qu'ils chérissaient
éperdument, ils étaient inondés de larmes et faisaient entendre des cris
capables de fendre le cœur. «Où est, s'écriaient-ils, cette admirable pureté
qui ornait nos prières ? Que sont devenues cette tendresse et cette confiance
que nous avions en Dieu, en Lui présentant nos vœux ? Où sont, à présent, ces
larmes si douces que nous répandions avec tant d'abondance ? Hélas, elles se
sont changées en des larmes bien amères. Qu'est devenue cette belle espérance
que nous avions de voir nos corps dans une chasteté parfaite, nos consciences
dans une pureté céleste, et nos cœurs dans une tranquillité inaltérable ? Où
trouver cette confiance si rassurante que nous avions en notre directeur ? Que
sont devenues la vertu et l'efficacité de ses prières pour nous ? Ah, tous ces
riches avantages sont comme si nous n'en avions jamais joui, et qu'ils
n'eussent jamais existé; car ils sont dispersés, perdus, détruits et
anéantis.»saint Jean
Climaque : L'Échelle sainte
«De la véritable et
sincère Pénitence»