Magazine Humeur

Cher papa Noël...

Publié le 10 décembre 2009 par Clarac
Cher papa Noël,
Je ne sais pas pourquoi je t’écris alors que je sais pertinemment que tu n’existes pas. C’est comme Dieu, quelque fois, je me dis qu’il doit exister. Il m’arrive d’y penser très fort, mais bizarrement il n’a jamais dédaigné démontrer sa présence. D’ailleurs, il aurait plutôt l'air méchant, sadique. D’où il se trouve, il regarde le monde s’égorger, quelques hommes s’envier, se battre pour avoir toujours plus, et beaucoup d’autres crever de faim.
Les enfants te font leur liste, t’écrivent des tartines entières où sont collées des pages de prospectus de jouets. Des je veux, j’exige, pour les plus gâtés, à des je voudrais s’il te plaît.
Même si je n’ai plus l’âge, pour la première fois, je me permets de d’adresser une requête. Sait-on jamais, peut-être que tu seras plus réceptif que tous les dieux réunis. Pourtant, je ne leur ai jamais demandé quoi que ce soit de matériel. Seulement un peu plus d’Humanité dans ce bas monde. Il faut croire que c’était au-dessus de leurs compétences car rien n’a changé. Au contraire, c’est bien pire…
J’ai été très sage, hormis trois ou quatre soirées où j’ai abusé de l’alcool. J’ai regagné à chaque fois mon lit en titubant et en embrassant les murs. Les lendemains étaient catastrophiques : la gueule de bois, la tête qui éclatait au moindre petit bruit.
Je suis toujours très polie sauf quand je peste. Ce qui arrive de temps en temps…
J’étais toujours prête à aider mon prochain (ou mon ancien) mais depuis qu’une vieille dame a failli me taper dessus, j’évite. Son cabas semblait peser lourd et j’ai simplement voulu l’aider à le porter. Elle a crû que j’allais m’enfuir avec ses poireaux, sa tranche de jambon et ses boîtes de pâtés pour chat. Un autre jour, j’ai voulu aider une jeune maman à descendre son landau du bus. Et bingo, elle m’a prise pour une ravisseuse d’enfant.
Tu vois, j’essaie de faire de mon mieux. Alors, je me disais que cette année, j’aurais peut-être le droit à un peu de générosité. Je te demande juste d’accéder à ma requête … celle de pouvoir avoir une journée normale, juste une seule, comme tout le monde. Sans médicaments, sans coups de fatigue, sans douleurs…
C’est trop demandé ? Toi aussi, tu jettes l’éponge.
Bon, et bien dans ce cas, je fais dans ce qui se vend, s’achète, se monnaye et se paye : les livres que j’aimerais avoir sont sur le site de Dialogues.

Retour à La Une de Logo Paperblog