degré V, XXVIII (27)
Publié le 14 décembre 2009 par Moinillon
Après tout, illustres Pères,
je ne peux me défendre de penser que les choses extraordinaires que je viens de
vous raconter, paraîtront incroyables à bien du monde, que d'autres les
regarderont comme impossibles, et qu'enfin quelques autres en prendront
peut-être sujet de se décourager et de tomber dans le désespoir. Mais il sera
vrai aussi que les cœurs généreux et pleins de bonne volonté et de courage,
s'en serviront comme d'un aiguillon pour s'exciter à la pratique parfaite des
vertus les plus héroïques, comme d'une flèche qui les transpercera de l'amour
de Dieu et les remplira de zèle et de ferveur. Pour ceux qui ne sont pas aussi
avancés dans la piété, ces travaux leur feront sentir de plus en plus leur
tiédeur et leur négligence, et par les reproches qu'ils seront obligés de se
faire, en se comparant avec ces fervents religieux et ces illustres pénitents,
ils acquerront une humilité profonde, feront quelques efforts pour imiter ces
cœurs généreux, et pourront peut-être enfin les atteindre. Quant à ceux qui
n'ont encore en partage que la tiédeur et la négligence, il serait imprudent
pour eux de vouloir faire comme les cœurs fervents et généreux, et marcher tout
d'un coup sur les traces de ces hommes parfaits : ce qu'ils doivent faire pour
le moment présent, c'est de ne pas abandonner ce qu'ils ont commencé, afin de
ne pas mériter que cette menace ne s'accomplisse sur eux : On lui ôtera
même ce qu'il paraît avoir (Mt 25,29). saint Jean
Climaque : L'Échelle sainte
«De la véritable et
sincère Pénitence»