Il était une fois....Tom B. Dunid roule sans beaucoup de conviction le long de la Garonne quand il aperçoit un attroupement de badauds. L'évènement a de quoi ralentir la féminine à l'enfant-débutant-au-vélo-sans-les-petites-roues, les rollers novices en équilibre instable et les promeneuses lascives de Jack Russel ou de Westie dans leur marche lente et fureteuse à la recherche du prétexte qui stoppera leur périple:progressant au milieux des vélos et des poussettes l'attelage curieux d'un kayakiste avec son engin à la main posé sur un chariot bricolé avec deux roues montées sur un vieil essieux de récup. C'est Gégé qui fait le show rejoignant le fleuve, coutumier qu'il est à mettre à l'eau son canoë en plein centre ville.Gérard, c'est celui qui l'a initié au Kayak et in petto Tom B. Dunid quitte sa peau d'ennui et d'indécision pour celle d'Alex Cessif:"-tu m'attends, je vais chercher le mien et je t'accompagne" sans savoir où et sans vraiment lui laisser le loisir de réfléchir.Gérard a dit "-oui" devinant qu'il s'agissait d'une prière plutôt que d'une injonction, trop heureux de pagayer en compagnie.Deux kilomètres et demi à faire à roller sur cette piste encombrée de promeneurs, plus deux de mieux sur l'avenue Thiers aux trottoirs tapissés de feuille mortes bien glissantes, déchausser, enfiler une combinaison de surf avec un chausse pieds et de la vaseline, décrocher l'embarcation, la poser et l'attacher sur le toit de la Punto*, ouvrir le garage, fermer le garage, ne pas oublier la pagaïe pas gaie de ne plus servir depuis l'été, trouver une place en face du Mégarama ou le cinéphile dans la file d'attente voit passer étonné un bateau débordant d'une voiture sur la chaussée en contrebas affleurant le trottoir du cinéma.Gérard est là qui patiente sur la cale de mise à l'eau des pompiers depuis un quart d'heure.Décrocher la bête, la poser sur l'eau beige de limon et scintillante des éclats de Phoebus dans les tourbillons du pont tout proche et les voilà partis pour l'ile d'Arcins. Beau temps, marée montante, vent frais nord, nord-ouest, un peu de clapot, soleil de Décembre: il leur reste deux heures avant la renverse* et le retour au ponton "Yves Parlier" à la nuit tombante. Gérard cherche les ballons de foot tombés à l'eau et Alex admire les carrelets, dont beaucoup ne résisteront pas aux chocs des troncs charriés par le fleuve et ses colères d'équinoxe.Pourquoi ce bavardage?Parce que je t'aime et que j'aime te raconter ce qui pourrais t'amuser:Une combinaison néoprène que tu enfiles au chausse-pied tu ne la retires pas pour un petit pipi qui couterais le temps perdu qui "ne se rattrape plus" comme dit Barbara, du temps précieux quand le soleil disparait et que le froid les saisit.Alors Alex a lâchè le liquide discretos qui l'enveloppât instantanément d'une douce chaleur. Gérard, bâbord amure, ne vit pas le sourire béat de son soulagement discret et de son bonheur tout simple.Douze kilomètres plus tard, apponter dans l'obscurité, doigts et pieds tétanisé par le vent glacial, soulever l'embarcation en titubant sous l'ivresse du froid et rentrer au bercail, ouvrir, fermer, détacher, soulever, accrocher le matos dans la séquence du temps auto-reverse*.Puis, dans l'impossibilité de retirer la combinaison les doigt gourds, se réchauffer dans l'odeur d'urine, finir sa soirée immergé dans la baignoire et une prison de néoprène, en hésitant à solliciter les voisines après plusieurs essais infructueux pour sortir de cette putain de combine.Bise, je peux: je sens bon.Serge.* et pas de Rolex non plus* inversion de la marée.* inversion du temps |
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