Notre Conte de Noël. Lorsque vous faites une commande, même si Dieu, le Père Noël ou la Providence, semblent ne pas vous écouter… à cause du brouillage de millions d’ondes à travers l’espace… la commande est passée…
Saïd et Mina se rencontrent à la moitié de leurs vies… Non, la Vie, comme elle sait si bien le faire… la vie, ne les a pas épargnés…
Pauvres, tendres, émouvants mais marqués, ils associent leurs fragilités, leurs manques, leurs chagrins, leurs douceurs, leur vulnérabilité de gens qui ne connaissent pas la méchanceté, pour en faire une force douce, magnifique.
Curieusement et bien qu’ils ne parlent pas le Français, le mot qui revient le plus lorsque nous dialoguons …maladroitement… est le mot MERCI… Deux êtres qui n’ont que des actions de grâces à prononcer pour Tout.
Saïd est depuis de longues années, l’employé dévoué d’un patron qui l’exploite et le paie avec des élastiques. Le même qui, si vous avez suivi les aventures de Grand Corps Malade, mon immeuble autrefois naufragé en plein Guéliz, se permet, bien qu’étant le plus important copropriétaire, avec sa salle de sport et son restaurant, de ne payer aucune charge!
Saïd est coach sportif, un excellent coach, judo, karaté, boxe thaï, musculation, enchainements, steps, il est doué en tout et adoré pour son calme, sa patience, sa réserve mais surtout sa volonté endurante et professionnelle au service de tous…
Déjà âgés lorsqu’ils se rencontrent, Saïd et Mina, essaient de former une famille, mais Mina perd ses bébés au bout de quelques semaines de gestation et à la troisième fois, le verdict des médecins est sans appel : Malformations, Kystes, placenta de mauvaise qualité, âge, usure…Mina ne pourra jamais avoir d’enfants.
Saïd contourne les pronostics des sachants, et, contre toute attente, il prie Dieu de longues nuits, face contre terre.
Et dans sa Foi naïve et son âme d’enfant, il implore : « Mon Dieu, nous sommes vieux maintenant, fais que nous soyons parents …donne nous la Vie… et comme sa foi est immense… une Foi qui ne doute pas…il continue… Nous sommes vieux, envoie nous des Jumeaux… deux d’un coup, Mon Dieu, car le temps nous manque…»
Mina pleure, elle a mal a ses bébés qui ne verront jamais le jour, elle a mal à sa mère tôt disparue, elle a mal aux malheurs de la vie qui ont soufflé glacés sur cette âme fragile.
Son regard ne se réchauffe que face à la tendre assurance et à la force tranquille de Saïd. Alors devant le couperet de la Science exacte et les pleurs de Mina et les saisons qui passent et dirigent vers la cinquantaine…Saïd et Mina décident d’adopter.
La providence met dans leur bras un petit Othman, abandonné à la naissance et qui, en quelques semaines, va devenir le Rayon de Lumière et de Grâce, tombé sur ces deux êtres que le destin avait oublié de regarder…
Je les photographie, enchantée par ce cadeau divin, Othman, d’ailleurs, ressemble à son papa. Mais il n’y a pas de hasard…
Dans la couveuse douillette de leur amour, Othman grandit…
Quelques mois plus tard, Mina intriguée d’avoir grossi, sous son caftan, se décide à consulter… Chez ces gens là, on ne consulte qu’avec parcimonie… il y a tant d’autres urgences… Le médecin échographe se frotte les yeux et …pleure… car ce qu’il voit là… dans l’aquarium tendre de ce ventre, à la peau diaphane et fragile … est tout simplement ahurissant…
Deux petits jumeaux de cinq mois et demi…bien vivants …avec deux petits cœurs dont les battements se répondent, parfaitement rythmés, comme deux tambours mélodieux dans le champ mystérieux et insondable de la Vie…
Le Dieu de Saïd, le Dieu des justes et des Croyants, a entendu ses suppliques et ses prières, celles d’un cœur naïf comme le sont le cœur des enfants.
Cette année, ce couple qui se dirigeait vers les eaux froides d’une vieillesse sans remous et sans descendance, mettra trois bébés au pied du Sapin de Noël…Voici, Allal, 2 kilos 800g… né à 8 mois il y a 3 heures à peine… et qui ouvre déjà de grands yeux étonnés sur le monde.
Et Adnan et Allal dans les bras de leur papa.
Je vous les offre, tels que mes clichés les ont surpris… Trois bébés…Deux qui viennent de naître, un qui marche à peine… On a beau être croyant et penser que Dieu y pourvoira …ce n’est pas évident…
Tout ce que vous pourrez faire pour Saïd et Mina, Othman, Allal et Adnan…sera forcément bienvenu.
A la réflexion, vous pourrez : dons, vêtements, couches, lait, idées, messages d’amitié, que sais-je…être les instruments de la volonté de Dieu, pour les aider dans leur tâche merveilleuse, de jardiniers du Ciel. Contactez-moi…
Exupéryenne Tendresse