Depuis que j’écris pour les adolescents, je me suis plongée avec plaisir dans les romans pour ados. J’avais envie de rentrer dans leur univers et de comprendre ce qui leur plaît.
Je me suis ainsi plongée dans la populaire série québécoise le journal d’Aurélie Laflamme d’India Desjardins dont le premier tome sortira sur les écrans québécois en avril 2010.
Je me suis aussi laissée emporter par la série (K) de Sophie Bienvenue qui m’a vraiment touchée. Je me suis beaucoup attachée au personnage de Kévin, bon OK, je suis littéralement tombée amoureuse de lui et j’ai trouvé que l’auteure rendait vraiment bien les sentiments amoureux des protagonistes. Seul gros bémol : la fin ouverte. Je déteste ce genre de fin. Je trouve qu’il est de la responsabilité de l’auteur de terminer correctement l’histoire qu’il a commencée et d’écrire une fin qui répondent à toutes les questions. Mais bon, question de point de vue, et la fin n’entache en rien ou presque le plaisir que j’ai eu à lire cette série.
Et puis, hier j’ai ouvert un merveilleux livre que je n’ai pas pu lâcher avant 2 heures du matin. Ça ne m’était pas arrivé depuis plusieurs années de rester accrochée à un roman comme ça. L’histoire était on ne peut plus classique : la naissance d’un premier amour entre un garçon et une fille de 13-14 ans, mais qu’est-ce que j’ai pu aimé la fraîcheur des personnages, la poésie de l’écriture, la beauté des sentiments. Pourtant, je n’ai pas du tout cru au personnage de Clélia, une jeune fille qui parle comme si elle vivait au 18e siècle, qui connaît tous les classiques littéraires par cœur, qui porte un veste jaune trop grande et dont le meilleur ami est un arbre. Je n’y ai pas cru parce que des jeunes filles comme ça n’existent pas (et c’est dommage) mais Clélia m’a permis d’entrer dans un autre monde, un monde où l’imaginaire et l’innocence règnent, un monde où des jeunes filles se confient aux arbres et s’enfichent de ce que les autres pensent. Et c’est ça, précisément, qui m’a touchée.
Et si Clélia me permettait de rêver, Tristan, lui, me permettait de garder les pieds sur terre. Tristan est un garçon comme les autres, il vit dans une cité, il essaie de rester dans le droit chemin, il est tiraillé entre ses sentiments pour Clélia et ses amis qui la trouvent bizarre (et pour cause !), ses amis qui le pousseront à commettre un acte stupide et méchant envers Clélia, au risque de la perdre pour toujours.
J’ai vraiment aimé l’univers dans lequel l’auteur a dépeint ses personnages. Je me suis laissée emporter avec eux, j’ai aimé, pleuré, souffert avec eux. Seul point négatif : on sent trop que l’auteur a voulu parler comme des jeunes de cité en écrivant les dialogues et ça ne prend absolument pas. Il utilise des mots, pensant que les jeunes parlent ainsi, mais il se trompe. D’ailleurs, ça m’a vraiment convaincue de ne pas tomber dans ce travers avec ma série ados. Bien sûr, mes personnages ne parleront pas comme des adultes mais il n’y aura pas de langage supposément jeune dans mes dialogues.
En tout cas, je vous conseille vraiment ce roman, le titre c’est : Tour B2, mon amour de Pierre Bottero