Magazine Journal intime

… Art maniaque

Publié le 15 décembre 2009 par Magadit

… Art maniaqueImpossible d’échapper au matraquage sur la sortie du nouvel opus de Charlotte (Gainsbourg pour ceux qui vivraient loin des ondes). Pas le peine non plus d’essayer de mettre tout le monde d’accord entre les j’aime et j’aime pas, les râleurs professionnels, les adeptes du c’était mieux avant. Pour ma part je me suis simplement surprise à me demander par quelle discipline entre musique et cinéma, la dame avait débuté, et ma mémoire m’ayant encore une fois fait défaut, de conclure in petto que c’était peut être cela (pardon Charlotte pour « cela ») qu’on appelle une artiste. Il n’en fallait pas plus pour laisser vagabonder mon petit cerveau lent…

Car si l’artiste c’est par définition un expert en son art, un fabriquant d’œuvre d’art et que chacun évalue ensuite selon ses propres critères, la qualité de ladite œuvre, peut importe… c’est selon moi bien plus que cela. L’artiste, c’est celui (ou celle parce ça va bien hein, l’époque ou notre bonne amie Camille était inhibée, flouée par Saint-Rodin est bel et bien révolue !) qui secoue la pulpe qui est en nous. Et qu’importe qu’on aime ou pas, l’artiste a au pire allumé cette lueur dans nos regards torves, et au mieux fait battre notre petit cœur.

« Merci prof pour cette brillante et pourtant évidente définition! » me direz-vous… oh oui, dites-le, ça m’excite… Ah mais chut !!! C’est vrai quoi, ça suffit ! Robert sort de ce corps ! Pour une fois qu’on discute de neurone à neurones. (ne le prenez pas mal le neurone au singulier c’est pour moi)

Bref, tout ça pour dire que les artistes moi ça me touche, ça m’émeut, ça me bouleverse, parfois me révolte, ou, soyons honnête, quand ils se la racontent, ça me gonfle. Pour moi dans tous les cas, cette définition là de l’artiste me parle. Car au milieu de toutes ces réalisations, du marketing, de la consommation de masse et des pseudos créateurs, il reste un peu partout, dans la rue, sur le net, au musée (surpriiiiiise) de l’art (le vrai) et de l’émotion. En cela on ne peut pas tricher. Loin du snobisme des spéculateurs du marché de l’art – un nom déjà tellement antinomique – il reste ce sentiment brut d’être touchée par une œuvre, émue aux larmes par une prestation, bluffée par la créativité ou l’innovation.

Alors les artistes moi j’adore, parce que j’aurai tendance à ne pas les comprendre et surtout à ne pas essayer. Qu’importe finalement les comment du pourquoi, l’envers du décor, les revers, les perversions, les névroses. Je n’ai aucune envie de savoir qu’ils sont comme les autres. Soyons sectaire, leur boulot quand ils le font bien, c’est de nous faire vibrer, réagir, nous ouvrir les yeux sur d’autres voies, d’autres lieux, d’autres choses. Le reste, leur digestion encombrée, leur normalité m’indiffère. And fuck the paparazzi.

Et les artistes du quotidien, ceux dont les « œuvres » n’ont pour autre ambition que d’illuminer quelques minutes de notre journée, j’ai personnellement l’impression d’en fréquenter tous les jours : une amie qui dessine sur un coin de table, une autre, appareil photo à la main, qui sublime la normalité, un autre dont l’œil aiguisé me montrera du doigt des merveilles d’architecture, une virtuose du clavier, un magicien des mots. Pas la peine d’aller très loin, de se prendre la tête, de complexer, l’art est bien à la portée de tous. Ca sonne vaguement comme une pub pour Arte, et pourtant regardez là, juste là sous votre nez, que voyez-vous ? Pas grand chose ? humf, un petit effort voyons. Regardez mieux…

Ben oui. A bas la modestie. A bas les complexes, l’auto-modération. Nous sommes (presque) tous des artistes… et Charlotte n’a qu’à bien se tenir !


Retour à La Une de Logo Paperblog