C'est une information capitale, extraordinaire, dingue, phénoménale.
Voilà la neige.
Si si. On est en décembre et c'est annoncés à gros flocons : voilà la neige.
Vent de panique.
Attention !
Voilà la neige... C'est dingue. On n'en sort jamais, ma pauvre dame. Il a fait froid, ces jours-ci. Et maintenant la neige. Ce monde est cruel.
Tout est danger, maintenant, quand on y pense. Et faut des procédures, pour tout. Des cellules de crises (mieux que des cellules grises), des vigilances, des arrêtés, des annonces, des prévisions. Ca bosse dans les tours d'ivoires. Bien au chaud. Ce n'est pas compliqué : dés que les astrologues du ciel météorisent une abondance, qu'elle soit de pluie, de soleil, de vent ou comme ces jours-ci, de neige, on dirait que les gouvernants, les médias et toute la société avec s'engouffrent dans le corridor. Planté, le joli monde qu'on vous organise. Mince, la neige. Manquait plus que ça. Et alors ça brandit de partout des warnings.
Qu'est-ce qu'on va prendre, dis-donc, on se dit !
Attention inondations !
Attention tempête !
Attention canicule !
Mais qu'est-ce que c'est que cette époque qui panique dés que Dame Nature met les bouchées doubles ?
Certes, ça fout le bazar. Il n'y a pas loin à regarder dans le rétroviseur pour se souvenir qu'effectivement, en 1999, ça a bardé. Qu'un peu après, le pays s'était comme bloqué le long de ses autoroutes. Que ça et là, de terribles innondations secouent villes et villages.
Mais bon.
Faut pas non plus charrier.
On peut encore s'adapter aux éléments, non ? Faire avec ? C'est plutôt sympa, même, ces ambiances extra ordinaires.
Prenez la neige.
J'ai quelques amours de ces temps particuliers où toute arrogance humanoïde bue, on se fait tout petit face à au climat vainqueur.
On se peleltonne dans les chaumières, on se réfugie près de l'âtre, aller acheter une baguette de pain devient un exploit, les gamins s'éclatent à sculpter l'or blanc et à glisser dessus, c'est un vrai bordel dés qu'on roule avec les pneus qui font le zig quand vous demandez au volant de faire zag, les transports scolaires ne tournent pas, tout le monde parle de sel, ça caille, ça râcle, ça met des habits ridicules. Bref, c'est le bazar. Le grand bazar. Et comme c'est bon !