Samo the initiated
Ouattara Watts
Massada, 1993
Acrylic and mixes media on wood
295X256
La complicité semble totale, si bien que Ouattara propose à son nouvel alter ego un pèlerinage «thérapeutique» dans son village natal en Côte d’Ivoire. Basquiat acquiesce. L’objectif est de rencontrer des guérisseurs qui le débarrasseront de son addiction à la drogue. Ouattara part en éclaireur à Abidjan et convoque la communauté pour préparer une cérémonie, qu’il comparera plus tard à un rituel vaudou. L’histoire ne dit pas toutefois si cette séance sacrée devait être un véritable «djinadon», ce rite de possession attesté chez certains Bambaras notamment au Mali, et destiné à identifier et chasser les esprits susceptibles d’occuper l’espace mental et psychologique d’une personne. Simple cure de désintoxication ou authentique thérapie mentale ?
On a jamais réellement su qu’elle était la véritable finalité de ce voyage.
Quelques jours après son arrivée en Côte d’Ivoire, Ouattara apprend la nouvelle de la mort de Basquiat, et croit d’abord à un coup de pub cynique de la part de l’intéressé, avant d’admettre la triste vérité.
Rattrapé par son destin, Basquiat n’aura donc mis les pieds en Afrique qu’une seule fois. Du moins physiquement. Car, chose extraordinaire, la cérémonie qui constituait le but de son deuxième voyage en Afrique, aura finalement bien lieu. Si l’on en croit Ouattara, connu aujourd’hui sous le nom de Ouattara Watts , l’esprit de Basquiat est lui revenu plané sur les terres de ses ancêtres, à la faveur d’une cérémonie sacrificielle invoquant les divinités vaudous et destinée à accompagner l’esprit du mort dans l’au-delà.
Ouattara Watts réalisera une oeuvre la même année «Samo the initiated» qui affirmera aux yeux du monde l’initiation posthume de Basquiat à ce monde invisible et insu de son vivant auquel il destinait les secrets de sa poésie.
Ouattara Watts
Samo the initiated (dyptich)
oil on canvas
85 x 144,9 in. / 216 x 368 cm / 1988 - signed, titled and dated 1988 on the reverse
Vente de Sotheby’s New York: Wednesday, September 10, 2008
Jean-Michel Neher
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