Magazine Journal intime

Chaque pot a son couvercle !

Publié le 18 décembre 2009 par Anaïs Valente

J'ai souvent entendu cette expression bateau, que l'on sort aux pauvres célibataires ayant coiffé Sainte-Catherine depuis belle lurette.  « Chaque pot a son couvercle, ma petite Anaïs, tu trouveras un jour le tien, ton p'tit couvercle rien qu'à toi, qui se vissera parfaitement sur ta p'tite tête butée et pleine de neurones d'amibe. »  Oui, bon j'extrapole, mais cette expression, je la connais comme si je l'avais pondue.

Autre alternative « tu trouveras chaussure à ton pied ».

Bateau, je vous dis, bateau.

Mais hier, j'ai compris le sens réel de cette expression : chaque pot a son couvercle.

Passqu'hier, j'ai décidé, comme chaque soir d'ailleurs, de me réchauffer un vieux reste de pâtes pas encore poilues, arrosé d'une bonne sauce en bocal et saupoudré d'emmenthal.  Un régal.

J'ai donc entrepris d'entreposer les pâtes, puis la sauce, puis l'emmenthal, dans un plat tupperware (le microplus, qui est pour moi aussi précieux que l'homme de ma vie toujours pas entré dans ma vie).

Soudain, le drame intersidéral : je trouve plus mon microplus.  Je trouve que le couvercle, drame drame drame, comment survivre à l'absence de mon meilleur ami ?  J'ai beau chercher dans les 13 kilos 320 grammes de vaisselle poilue qui squatte mon évier, aucune trace (enfin si, des traces d'oranges coupées pour jus multivitaminé, des traces de sauce desséchée, des traces de jus de cuisson de légume, des traces de champignon issues d'on ne sait où et mieux vaut pas savoir, mais pas de trace de mon plat adoré).

Et j'ai faim.  L'hypoglycémie menace, avec son lot de tremblements, de rougeurs et de fringales monstrueuses qui me poussent à dévorer un salami, un paquet de chips, un paquet de biscuits et trois yaourts non maigres en dix minutes chrono.

Aux grands maux les grands remèdes, je décide de me passer de microplus, et de me rabattre sur un plat pour micro-ondes classique de chez classique, savoir acheté 2 euros maxi dans un hard discount, de couleur blanche ayant viré au rouge par abus de sauce tomate.

Dans un élan d'intelligence suprême, je décide de le coiffer du couvercle microplus, tant qu'à faire.

Et c'est là que j'ai compris la véracité de l'expression « chaque pot a son couvercle ».  C'est là que j'ai compris que mon pot à 2 euros n'avait pas trouvé son couvercle, à moins qu'il ne s'agisse d'un coup de foudre incroyablement incroyable, je ne sais pas trop finalement.  Je l'ai compris quand, après 3 minutes à 900 watts, il m'a été impossible de les séparer.  Le couvercle microplus s'est mis en tête de faire un suçon géant au pot blanc, de l'embrasser goulument durant toute la cuisson, au point qu'il me fut impossible de les séparer.

Impossible.

Je me suis donc rabattue sur un salami, un paquet de chips, un paquet de biscuits et trois yaourts non maigres, pas le choix.

Deux heures plus tard, j'ai enfin pu séparer mes « amoureux », et constater les dégâts : la force d'aspiration du couvercle avait créé un effet ventouse, un effet « faisons le vide », et le pot blanc à 2 euros n'y avait pas résisté et s'était racrapoté comme une vieille crêpe séchée, pour se transformer en une espèce de je ne sais pas quoi qui a volé à la poubelle illico presto.

Cette histoire me rappelle cette chanson : « un petit poisson un petit oiseau s'aimaient d'amour tendre, mais comment s'y prendre, quand on est là-haut...  un petit poisson un petit oiseau s'aimaient d'amour tendre, mais comment s'y prendre, quand on est dans l'eau... »

Oiseau, poisson, pot ou couvercle amoureux, finalement, même combat...



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