Je m'inscris donc sur le superbe site qui ne te dirige même pas toutes les deux secondes sur une page d'erreur et apprends avec joie que l'on va me contacter d'ici 72 heures pour un rendez-vous. Léger flip car moi je rentre chez ma môman lundi donc faudrait que ça se fasse vite.
Les dieux de l'administration m'ont entendue, on me laisse un message sur répondeur pour me donner rendez-vous le lendemain à 10h avec mes papiers au bout-du-monde.
Concrètement pourquoi le-bout-du-monde ? Ah oui parce que j'habite légèrement en dehors de Paris et que du coup je suis rattachée à une agence qui se trouve elle bien en banlieue ! Je consulte le superbe site de la RATP qui en ce moment affiche de merveilleux messages comme "trafic nul en dehors des heures de pointes sur le RER A" mais bref, passons. Je constate avec dépit qu'il me faudrait emprunter deux bus pour m'y rendre. Ce n'est pas que j'ai quelque chose en particulier contre les bus mais avec l'annonce de la neige, je vois déjà le bordel qui m'attend.
Effectivement, au réveil, il a bien neigé et je choisis donc la seconde option qui me fait remonter sur Paris et redescendre en banlieue. Durée de l'opération : 40 minutes.
Comme je suis une fille stressée, c'est avec une demie-heure d'avance que je me pointe au rendez-vous, après avoir lutté contre une tempête de neige et manqué de m'étaler dix fois. Je m'attendais à un truc bien glauque, j'avoue que ça va. Il y avait bien quelques personnes qui avaient l'air bien plus dans la m**** que moi, avec poussettes et enfants mais bon.
On me pointe, on me monte à l'étage et on me fait poireauter une petite dizaine de minutes. Premier passage pour l'inscription. Ca commence, la nana ne comprend pas pourquoi je suis noté comme "madame" et non comme "mademoiselle" et se bat avec son ordinateur pour faire le changement. Elle m'explique ensuite gentillement que je n'ai droit à rien, vu que je suis une jeunette (pardon, désolée d'avoir voulu commencer à travailler avant 25 ans) et conclut en me disant qu'avec mes diplômes, je ne devrais pas avoir de soucis à trouver. T'as raison copine, depuis fin août, tu ne peux pas savoir tout ce que j'ai trouvé !
Deuxième entretien avec un "conseiller-placeur". De manière générale, j'ai trouvé les gens très zen. Ca a un côté positif, à mon avis si tu n'es pas zen tu ne tiens pas longtemps mais tu ne peux pas t'empêcher de penser au fond de toi "punaise, vu comme ils ont l'air stressés, ils ne doivent pas bosser sous pression les mecs".
Un conseiller très sympa même si pas franchement l'air au courant de ce que je fais et de ce que je cherche. Il me ressort le coup des diplômes avec l'air de dire "ne vous plaignez pas, hein, pensez à ceux qui n'ont pas de qualification". Ah ouais, et mes 5 ans d'études après le bac qui m'ont coûté des milliers d'euro que je n'ai pas encore remboursés, c'est tombé du ciel sans doute ? Ok j'ai des qualifications mais je ne les dois qu'à moi-même et surtout ça n'est pas ça qui m'ouvre les portes des entreprises, merde !
Je crois que le ponpon a été lorsque tout fier de lui il m'a sorti une offre en me conseillant de contacter la personne en donnant son nom vu qu'il s'entend trèèèèès bien avec le directeur de cette boite. Si l'intitulé du poste avait l'air bien, je me suis demandé en voyant le salaire si c'était un mi-temps ou alors des indemnités de stage. Nan mais sans blague les copains là, c'est même pas un salaire décent ça ! Vous voulez que je fasse des extra à Boulogne le soir pour pouvoir payer mon loyer ?
Il m'a donc imprimé tout ça - 24 feuilles en tout - très développement durable le pôle emploi, vraiment !
Je suis repartie sous la neige, convaincue qu'une fois de plus, on ne peut compter que sur ses propres forces dans ce bas monde pour se sortir du tas de sable.
Merci l'ami Paul !