Jeudi soir, le métro est bondé et je me retrouve projetée sur deux collègues de bureau en pleine discussion. En fait, l'imparfaite jase pour jaser et la parfaite réfute tout ce qu'elle dit.
Un moment pénible que je souhaite partager avec vous:
L'imparfaite: (...) Je prends toujours un p'tit verre de vin quand j'arrive à la maison...
La parfaite: Tous les soirs?!! As-tu pensé aux calories que tu ingurgites? Qu'est-ce que ça te donne d'aller au gym tous les midis?
L'imparfaite: Je vais au gym pour me tenir en forme, pas pour maigrir!
La parfaite: Tu peux quand même pas te payer des bonnes bouteilles si tu prends un verre tous les soirs... Toute ta paye y passerait!
L'imparfaite: Je me gâte de temps en temps mais la semaine, je bois du bon vin de table que j'achète en vrac.
La parfaite: Ça n'existe pas du bon vin en vrac! (accompagné d'une moue de dégoût)
L'imparfaite: C'est surprenant la qualité du vin qu'ils offrent en vrac. Et c'est très abordable!
La parfaite: Non, je préfère m'offrir du bon vin de temps en temps plutôt que de me brûler les papilles avec du vin cheap.
L'imparfaite: Ça te détendrait, en tout cas!
***
Ce que j'ai retenu de ce bref moment: l'imparfaite a tenu son bout jusqu'au bout!
Elle ne s'est pas affaissée devant la parfaite, elle n'a pas édulcoré son discours pour se soumettre aux ''valeurs'' de la parfaite, elle ne lui pas donné raison pour lui faire fermer la trappe. Elle a pleinement assumé son imperfection sans jamais se laisser démonter. Et ce malgré le fait qu'elle était aux prises avec le pire modèle: la fatigante-persuadée-de-détenir-la-vérité-et-qui-croit-que-tout-ce-qu'elle-n'aime-pas-est-de-la-marde.
À toutes celles qui ont des collègues semblables, mes sympathies!