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vagin honni

Publié le 18 décembre 2009 par Candide Candidate Aux Candida
J'ai rendez-vous à la clinique spécialisée en problématiques vulvo-vaginales VUVA mercredi le 23 décembre prochain. Je vais apporter une copie de mon dossier médical qui ne révèle rien de particulier: une vaginose bactérienne traitée avec succès à l'aide d'antibiotiques il y a quelques mois, une vaginite à candida qui s'est avérée n'en être pas une en octobre dernier et qui a été "traitée" à l'aide d'antifongiques oraux et vaginaux.
Histoires banales, surtout lorsqu'on sait qu'en Amérique du Nord les raisons principales de visites médicales gynécologiques sont liées à une vaginose bactérienne ou une candidose.
Le médecin fera un examen gynécologique, peut-être extirpera-t-il quelques échantillons de cellules ou sécrétions blanchâtres de ma paroi vaginale. Il me dira que tout est normal.
Dans quelques jours, semaines, mois, mon vagin s'enflammera, brûlera, se muera en bête impitoyable qui mord et qui griffe; je hurlerai dans ma tête les mots de l'agonie et du désespoir, comme je l'ai fait auparavant, durant des jours, des semaines, des mois.
Plus que jamais, je suis perplexe face à l'aberration de cet état mouvant, instable, imprévisible, qui n'a ni cause ni raison. Comme avec la mort, je ne peux rien faire. Traiter cette condition comme elle est: par la ruse et la rouerie, et vivre, vivre, vivre, comme si cela n'avait jamais existé, comme si cela ne reviendrait plus.
Malgré l'intégration de nouvelles connaissances, l'écriture, la recherche d'une certaine forme d'acceptation, il reste en moi une béance: c'est la terreur de ce qui m'échappe, de ce que je ne peux ni maîtriser ni dominer. Des antidépresseurs m'ont été prescrits l'été dernier suite à des angoisses paralysantes de basculer dans la tourmente des douleurs envahissantes, dans la terrible obsession que cela ne cesse jamais. J'en prends depuis. La folie est partie.
Je suis une femme intelligente qui pourrait être vaincue par une maladie "honteuse", parce que révélant les ténèbres poisseux du sexe faible, toute l'immonde hypocrisie de cet organe suintant, visqueux, insidieux, perfide, glissant, glaireux. Je déteste mon vagin. Je le déteste incontestablement et sans arrêt.

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