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On peut être mendiants et orgueilleux de l'être

Publié le 20 décembre 2009 par Araucaria


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Photo trouvée sur le net
Mendiants et orgueilleux
À regarder le monde s'agiter et paraître
En habit d'imposture et de supercherie
On peut être mendiant et orgueilleux de l'être
Porter ses guenilles sans en être appauvri
L'humour n'a pas de rang il traîne dans la rue
Avec la dérision pour compagne fidèle
La force est impuissante devant les mains nues
De ceux qui savent rire encore et de plus belle
On voit sur le trottoir des maîtres philosophes
Qui n'ont jamais rien lu mais qui ont tout compris
On voit dans le ruisseau des filles qui vous offrent
Un instant qui ressemble à mille et une nuits
Il y a des enfants rois que le soleil couronne
Même si leurs palais ne sont que des taudis
Ils vivent en seigneurs dans une Babylone
Aux jardins suspendus de légumes et des fruits
À l'heure où tous les bruits de la ville se taisent
Un verre de thé noir à l'ombre d'un café
Un peu d'herbe qui brûle sur un feu de braise
Le paradis perdu est enfin retrouvé
À regarder le monde s'agiter et paraître
En habit d'imposture et de supercherie
On peut être mendiant et orgueilleux de l'être
Georges Moustaki
En écoutant cette mélodie de Georges Moustaki, j'ai toujours fait un rapprochement avec la population d'Indiens (Hindous) que je trouve très digne, ayant souvent un port royal malgré la misère...
Quelle est ma réaction vis à vis de la mendicité? Je dois avouer que je ne donne plus la pièce dans la rue depuis très longtemps. Je le faisais lorsque j'étais jeune salariée... mais mes appointements n'auraient pas suffi à soulager la misère du monde... et puis, je dois bien avouer que je me suis laissée abuser plusieurs fois... Il suffisait qu'un groupe m'aborde, pour que je sorte mon porte-monnaie, aidant de cette façon quelques escrocs... Et puis je me souviens aussi de cette anecdote qui m'a fait réfléchir. Chaque jour, à la station de métro Chaussée d'Antin, je croisais,  alors que je regagnais mon bureau ou le quittait, le même mendiant, plus couché qu'assis sur le bitume et tremblant de tous ses membres, devant cette pancarte : "Paralytique doublé de Parkinsonien... etc..." . Cet homme ne m'inspirait pas confiance, et déjà j'avais décidé de ne plus aider que les associations... Et puis, une fois que je me trouvais à Paris, en congé peut-être ou pendant un week-end, à une heure inhabituelle, j'ai rencontré mon paralytique-parkinsonien à la gare de l'Est, il était en retard sans doute, et il courait comme un dératé béquilles sous le bras!!! Je n'ai même pas songé à une guérison miraculeuse à la suite d'un séjour à Lourdes... Je me suis félicitée de ne pas m'être fait avoir!
J'ai continué ainsi, à aider financièrement quelques organismes ou à déposer des denrées alimentaires sur les comptoirs d'associations dans les hyper-marchés... J'en étais-là jusqu'à mon dernier séjour à Paris au printemps de cette année, sollicitée je l'avais été plusieurs fois, souvent par des gens avinés...Ce jour-là, je suis passée dans un couloir de métro parcouru d'un vent glacial... tout au bout, j'ai distingué une silhouette, une "mendiante" qui n'en avait pas le profil... C'était une dame, très bien mise, un peu gênée, pudique, humble, âgée de 70ans à peu près... Elle aurait pu être ma mère (sauf que ma génitrice n'aura jamais son visage sympathique)... Aussi gênée quelle, très mal à l'aise même, j'ai offert quelques pièces... Je n'ai pas osé questionner, n'étant que de passage dans notre Capitale et ne pouvant donc offrir qu'une petite aide ponctuelle. Traversant une mauvaise passe, victime de notre société, cette dame depuis son pliant dans un couloir de métro regardait le monde s'agiter et paraître, elle n'était pas orgueilleuse et ne portait pas de guenilles... J'espère qu'elle a retrouvé une vie normale...

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