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Législatives 2010: Une bataille rangée entre INITE et Altènativ

Publié le 21 décembre 2009 par 509
Altènativ se veut la « seule alternative » ! et Inite en quête d’une majorité confortable Articles originaux sur www.lematinhaiti.com
Tout s’est fait en un seul jour : le samedi 21 novembre 2009. L’assemblée constitutive, l’approbation des statuts, l’élection d’un directoire, ainsi que le dépôt des statuts de la nouvelle plateforme Inite, érigée sur les ruines de celle de Lespwa. Quatre partis politiques et deux organisations régionales se mettent ensemble et forment « Inite ». Objectif premier : faire élire aux législatives de 2010 une majorité confortable pour gouverner.
« Pour finalement mettre Haïti sur la voie du progrès et de la démocratie », la Fusion des sociaux démocrates (Fusion), l’Organisation du peuple en lutte (OPL) et la « Konvasyon inite demokratik» (Kid) se portent volontaires.
Avec la mise en commun de leurs forces, ces trois partis et groupements politiques se présentent comme la seule alternative. D’ailleurs, la plateforme politique au sein de laquelle ils sont réunis est clairement baptisée : « Alternative patriotique pour le progrès et la démocratie » (Altènativ). Cependant, pour que cela ne soit pas un voeu pieux, ce regroupement politique doit de toute manière franchir avec succès le cap des prochaines législatives.
À ce niveau, la concurrence est de taille, car, en face, la plateforme « Inite » est prête à tout rafler, selon de nombreux analystes politiques, voire de simples citoyens. Toutefois, Harry Marsan, membre du directoire d’Altènativ, ne voit pas la question de cette manière.
« On ne peut pas voir Inite comme notre concurrente. Elle n’a ni vision, ni philosophie, ni programme de société. C’est tout simplement un instrument mis à la disposition du président René Préval pour transformer l’État en un objet personnel », soutient Marsan.
Ce n’est donc pas Evans Paul, son collègue, porte-parole de la plateforme, qui dira le contraire. Ce dernier tire à boulets rouges sur la plateforme présidentielle qui, selon lui, a comme seule stratégie : la « trahison ». KPlim croit dur comme fer que « Inite » ne peut constituer un obstacle à Altènativ lors du prochain scrutin. D’ailleurs, a-t-il avancé, « «Inite» comporte deux éléments à son actif qui pourraient lui garantir une certaine avance, mais ils sont négatifs : le pouvoir et l’argent du peuple », a-t-il indiqué. « Si cette plateforme devrait gagner les élections, elle ne le fera que par tricherie », a-t- il ajouté.
Points forts
Les membres du directoire de l’Alternative patriotique pour le progrès et la démocratie (Altènativ) se voient comme les mieux placés à résoudre les multiples problèmes auxquels fait face la population haïtienne.
Ils misent sur leurs expériences, leur combativité et leur conviction. Ce qui, à leur avis, fait grandement défaut à la « Inite ». À ces trois points, Harry Marsan ajoute les valeurs démocratiques et sociales, le respect de l’être humain, la justice sociale, qui, a-t-il précisé, constitue le point central du programme de gouvernement qu’ils sont en train d’élaborer.
«C’est donc cela le produit offert à la population. Aux électeurs de choisir et nous sommes convaincus qu’ils choisiront le changement », a-t-il dit, invitant d’autres formations politiques à les rejoindre.
Harry Marsan se dit sûr qu’Altènativ remportera les prochaines élections dans des endroits précis, mais refuse de les révéler, pour ne pas susciter, at-il dit, la jalousie dans les rangs de ses candidats. Même lecture d’Evans Paul qui, par principe, dit se lancer dans une bataille électorale pour tout gagner.
Pour gagner…
Le renforcement de la plateforme Alternative patriotique pour le progrès et la démocratie (Altènativ) participe des éléments qui doivent, selon Evans Paul, lui garantir le succès aux prochaines élections. « Non seulement cela nous est nécessaire pour gagner les élections, mais aussi pour implémenter notre programme de société », a-t-il indiqué, informant que le parti Eskanp et l’organisation régionale (Nord) Mouvement de résistance et alternative (MRA) ont déjà rejoint la plateforme.
« Pour le moment, les discussions se poursuivent avec d’autres formations politiques», a-t-il fait savoir.
Par ailleurs, estime Evans Paul, la stratégie « Conviction contre corruption (Co/Co) », va garantira à sa plateforme une longueur d’avance. Cette stratégie, à en croire Harry Marsan, oppose la conviction d’Altènativ aux pratiques de corruption alimentées par l’équipe au pouvoir. Selon Marsan, un des points urgents sur lequels son regroupement politique compte travailler en cas de prise du pouvoir, c’est la question de la corruption qui, a-t-il dit, reste le plus grand obstacle au développement du pays.
«Une fois ce problème résolu, le Trésor public se tiendra en santé et le pays pourra avoir son indépendance économique», at-il lancé. « Mais ces espoirs ne peuvent être nourris avec l’actuel Conseil électoral provisoire (CEP) », a affirmé Evans Paul. « Nous sommes sûrs que le CEP travaille à la solde du pouvoir en place et aucune élection crédible, honnête et démocratique ne peut se tenir avec lui », a-t-il déclaré.
« Altènativ » ?
Pour Serges Gilles, ce regroupement politique est une alternative à un statu quo. Evans Paul, lui, le voit comme un effort de dépassement de toutes
Sénat : 11
Députation : 92
Bureau exécutif national :
Joseph Lambert, coordonnateur national ;
Jean Joseph Molière, coordonnateur adjoint ;
Laurent Beaugé, secrétaire général ;
Jean Gué, secrétaire général adjoint ;
Paul Denis, trésorier ;
Kély C. Bastien, conseiller ;
Levaillant Louis-Jeune, conseiller ;
Jacques Édouard Alexis, conseiller ;
Michel Clérié, conseiller ;
Joseph Jacques Jasmin, conseiller ;
Carol Joseph, conseiller ;
Luc Fleurinord, conseiller ;
Nicolas Janvier, conseiller ;
René Momplaisir, conseiller ;
Ramilus Bolivar, conseiller.
Nombre de candidats de Inite : 103
Mouvement d’organisation du pays (Mop),
Union nationale chrétienne pour la reconstruction d’Haïti (UNCRH),
Mouvement indépendant pour la réconciliation nationale (Mirn) et Pati louvri baryè (PLB), sont les quatre partis politiques entrant dans la constitution du regroupement Inite.
Les deux organisations régionales sont : Konbit Sidès et le Rassemblement des forces politiques de la Grand’Anse (Rafopoga).
Avec la formation d’Inite, le samedi 21 novembre, ces partis politiques et organisations régionales ont profité du prolongement de la période d’inscription de partis et regroupements au Conseil électoral provisoire (CEP), dans la perspective des prochaines législatives, pour inscrire le parti.
Suivant le calendrier initial, cette étape du processus devait prendre fin le vendredi 20 novembre 2009. Le CEP avait décidé de la prolonger jusqu’au lundi 23 novembre 2009. Arnold Hérard (Mop), Jean Marie Claude Germain (UNCRH), Luc Fleurinord (Mirn), Carol Joseph (PLB),Joseph Lambert (Konbit Sidès) et Michel Clérié (Rafopoga), sont les signataires de l’acte constitutif de ce regroupement politique, considéré comme proche du président René Préval.
La formation d’Inite a bouleversé toute la classe politique haïtienne. De la Fusion des sociaux démocrates haïtiens (Fusion) à l’Organisation Fanmi lavalas (OFL), quasiment aucun parti n’a pu échapper au bouleversement créé par ce regroupement politique.
Même le plus discipliné, l’Organisation du peuple en lutte (OPL), n’est pas épargné. Dénonciation, éclatement, effritement, trahison, frustrations, colère, hargne, c’est en ces mots qu’on peut décrire ce qui se passe entre les partis politiques et certains de leurs élus et militants.
Comme une grande arche, Inite tente de tout embarquer.
L’ancien Premier ministre Jacques Édouard Alexis, l’ancien candidat à la présidence sous la bannière de l’OPL aux élections de 2006 et actuel ministre de la Justice, Paul Denis, le sénateur de la Fusion pour la Grand’Anse, Michel Clérié, le président du Sénat et celui de la Chambre des députés, respectivement Kély C. Bastien et Levaillant Louis-Jeune, sont parmi les membres du directoire d’Inite.
Dans la classe politique comme dans la société civile, c’est le désarroi et l’inquiétude.
Certains accusent même le chef de l’État de vouloir utiliser les fonds du Trésor public pour financer la campagne électorale des candidats de la plateforme Inite. Un conseiller du nouveau regroupement politique, Levaillant Louis-Jeune, tente de calmer les inquiétudes.
« Des dispositions sont prises au niveau du gouvernement pour exhorter tous les ordonnateurs de s’abstenir et ne pas user des biens de l’État à des fins électorales. »
Le président sortant de la Chambre basse s’en fait peu des critiques et dénonciations dont fait l’objet son parti. « Les critiques sont bienvenues, mêmes les plus destructrices. Nous sommes conscients que nous sommes dans un combat politique et on ne nous fera pas de cadeau. Mais, nous nous organisons pour expliquer à la population nos motivations et notre projet politique pour l’avenir », a-t-il expliqué.
Inite et Lespwa : deux projets différents Inite n’est pas Lespwa.
Lespwa était surtout motivée par la prise du pouvoir.
Le contexte, l’objectif et les gens qui y adhèrent, voilà en quelque sorte ce à quoi constitue le projet Inite.
Parlant de adhérents à la plateforme Inite, il est surtout reproché à ce regroupement politique le choix de certains de ses candidats - qui ne seraient pas en odeur de sainteté - aux législatives de 2010. Mais Levaillant Louis-Jeune réplique : « Si on décidait selon les rumeurs, tous les Haïtiens seraient en prison. À Inite, nous voulons laisser le soin aux institutions de faire leur travail et nous nous basons sur le principe de présomption d’innocence. Tant qu’un tribunal ne condamne pas quelqu’un pour un acte donné, c’est un présumé innocent. »
Le projet Inite, a-t-on appris, ne s’arrêtera pas avec les élections législatives de 2010.
Ses fondateurs projettent de le « transformer en un parti moderne, le plus grand parti politique du pays avec un leadership collectif ».
Jacques Desrosiers
[email protected]
Altènativ se veut la « seule alternative » !
La plateforme politique « Alternative patriotique pour le progrès et la démocratie » (Altènativ) se veut la seule alternative du peuple haïtien, particulièrement à l’occasion des prochaines législatives. Aussi, estime-t-elle que sa principale concurrente, la plateforme présidentielle « Inite » ne peut gagner les prochaines législatives que par la fraude.
« Pour finalement mettre Haïti sur la voie du progrès et de la démocratie », la Fusion des sociaux démocrates (Fusion), l’Organisation du peuple en lutte (OPL) et la « Konvasyon inite demokratik» (Kid) se portent volontaires. Avec la mise en commun de leurs forces, ces trois partis et groupements politiques se présentent comme la seule alternative. D’ailleurs, la plateforme politique au sein de laquelle ils sont réunis est clairement baptisée : « Alternative patriotique pour le progrès et la démocratie » (Altènativ). Cependant, pour que cela ne soit pas un vœu pieux, ce regroupement politique doit de toute manière franchir avec succès le cap des prochaines législatives.
À ce niveau, la concurrence est de taille, car, en face, la plateforme « Inite » est prête à tout rafler, selon de nombreux analystes politiques, voire de simples citoyens. Toutefois, Harry Marsan, membre du directoire d’Altènativ, ne voit pas la question de cette manière. « On ne peut pas voir Inite comme notre concurrente. Elle n’a ni vision, ni philosophie, ni programme de société. C’est tout simplement un instrument mis à la disposition du président René Préval pour transformer l’État en un objet personnel », soutient Marsan.
Ce n’est donc pas Evans Paul, son collègue, porte-parole de la plateforme, qui dira le contraire. Ce dernier tire à boulets rouges sur la plateforme présidentielle qui, selon lui, a comme seule stratégie : la « trahison ». K-Plim croit dur comme fer que « Inite » ne peut constituer un obstacle à Altènativ lors du prochain scrutin. D’ailleurs, a-t-il avancé, « «Inite» comporte deux éléments à son actif qui pourraient lui garantir une certaine avance, mais ils sont négatifs : le pouvoir et l’argent du peuple », a-t-il indiqué. « Si cette plateforme devrait gagner les élections, elle ne le fera que par tricherie », a-til ajouté.
Points forts
Les membres du directoire de l’Alternative patriotique pour le progrès et la démocratie (Altènativ) se voient comme les mieux placés à résoudre les multiples problèmes auxquels fait face la population haïtienne. Ils misent sur leurs expériences, leur combativité et leur conviction. Ce qui, à leur avis, fait grandement défaut à la « Inite ». À ces trois points, Harry Marsan ajoute les valeurs démocratiques et sociales, le respect de l’être humain, la justice sociale, qui, a-t-il précisé, constitue le point central du programme de gouvernement qu’ils sont en train d’élaborer. «C’est donc cela le produit offert à la population. Aux électeurs de choisir et nous sommes convaincus qu’ils choisiront le changement », a-t-il dit, invitant d’autres formations politiques à les rejoindre.
Harry Marsan se dit sûr qu’Altènativ remportera les prochaines élections dans des endroits précis, mais refuse de les révéler, pour ne pas susciter, a-t-il dit, la jalousie dans les rangs de ses candidats. Même lecture d’Evans Paul qui, par principe, dit se lancer dans une bataille électorale pour tout gagner.
Pour gagner…
Le renforcement de la plateforme Alternative patriotique pour le progrès et la démocratie (Altènativ) participe des éléments qui doivent, selon Evans Paul, lui garantir le succès aux prochaines élections. « Non seulement cela nous est nécessaire pour gagner les élections, mais aussi pour implémenter notre programme de société », a-t-il indiqué, informant que le parti Eskanp et l’organisation régionale (Nord) Mouvement de résistance et alternative (MRA) ont déjà rejoint la plateforme. « Pour le moment, les discussions se poursuivent avec d’autres formations politiques», a-t-il fait savoir.
Par ailleurs, estime Evans Paul, la stratégie « Conviction contre corruption (Co/Co) », va garantira à sa plateforme une longueur d’avance. Cette stratégie, à en croire Harry Marsan, oppose la conviction d’Altènativ aux pratiques de corruption alimentées par l’équipe au pouvoir. Selon Marsan, un des points urgents sur lequels son regroupement politique compte travailler en cas de prise du pouvoir, c’est la question de la corruption qui, a-t-il dit, reste le plus grand obstacle au développement du pays. «Une fois ce problème résolu, le Trésor public se tiendra en santé et le pays pourra avoir son indépendance économique», a-t-il lancé.
« Mais ces espoirs ne peuvent être nourris avec l’actuel Conseil électoral provisoire (CEP) », a affirmé Evans Paul. « Nous sommes sûrs que le CEP travaille à la solde du pouvoir en place et aucune élection crédible, honnête et démocratique ne peut se tenir avec lui », a-t-il déclaré.
« Altènativ » ?
Pour Serges Gilles, ce regroupement politique est une alternative à un statu quo. Evans Paul, lui, le voit comme un effort de dépassement de toutes les différences qui doit mener au changement des conditions d’existence du peuple. D’ailleurs, a-t-il renchéri, l’emblème de la plateforme est un « A », comme dans Alpha, qui doit symboliser le commencement du changement dans le pays.
Dans des déclarations faites lors du lancement de cette plateforme le mois dernier, Edgar Leblanc, qui a voulu enlever la couleur électorale de ce rapprochement, l’a présentée comme une option au traditionnel exercice du pouvoir étatique et a fait remonter les démarches pour créer cette coalition à 2006. «Nous avons l’habitude de travailler ensemble et la décision d’unir nos forces a été mûrement réfléchie », avait précisé Evans Paul, porte-parole de la plateforme, rappelant que le contrat qui les lie doit durer cinq ans et peut être renouvelé.
De tendance de gauche, l’Alternative patriotique pour le progrès et la démocratie (Altènativ) comprend trois instances : « Une assemblée générale au sein de laquelle les représentants de chaque parti politique qui la compose se fait représenter; un directoire exécutif de gestion constitué de cinq membres et présidé par l’ancien Premier ministre de René Préval lors de son premier mandat, Rosny Smart, finalement, un directoire national de 15 membres», a-t-on informé.
Aux prochaines législatives, Altènativ se fera représenter par neuf candidats au Sénat et 80 à la députation.
Par Patrick RémaYon gwo AYIBOBO pou ou men m zanmi m ki vizite lakou sa pou pwan nouvèl zanmi lakay ak lòt bò dlo.

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