Point de gros matou bedonnant dans ce dernier livre de Philippe Geluck. Aucune présence de ce Chat qui m'accompagne et me fait rire de puis le tout début (j'ai tous ses albums, qu'on se le dise). Mais l'humour est au rendez-vous. L'humour, le cynisme, la façon toute particulière qu'a le Chat, oups sorry, Geluck, de poser un regard sur la société et ses actus, avec sa verve et son mordant habituel, mais sans jamais être vulgaire, et c'est tant mieux ainsi.
Ce livre, c'est du texte et de l'image, savamment orchestrés afin que le lecteur en prenne plein les yeux et la cervelle.
Des images à la Geluck, malgré l'absence du félin semi-obèse (j'ai dit semi, te fâche pas le Chat), même brio, même trait, même humour poilant. Faire se poiler le lecteur sans animal à poils, c'est déjà une réussite non
Puis, des textes courts mais percutants, des textes qui font mouche, des textes pleins de vérité et de bon sens, sous la couche d'humour, des textes à rire, à réfléchir, à grimacer parfois. Et puis un texte qui a retenu mon attention : « les cinq dernières minutes - que feriez-vous s'il vous restait cinq minutes à vivre ». Je n'ai pas lu les réponse de Philippe Geluck, car ce sujet m'a inspirée : et si moi, maintenant, j'apprenais qu'il me restait cinq minutes à vivre, je ferais quoi ? JE FERAIS QUOI DE MES CINQ PETITES DERNIERES MINUTES ?
- je mettrais mon morceau préféré sur la chaîne hi-fi, le tout serait de le choisir... Susan Boyle et You'll see ? Bella's Lullaby de Twilight ? Christophe Willem et son Produit de l'année pour danser une dernière fois ? Halleluja chanté par Hanna Pestle ? Du triste ou du joyeux ? Diantre, rien que choisir me prendrait plus de cinq minutes... Je peux pas avoir cinq heures à vivre plutôt ?
- je pleurerais quelques secondes sur ma mort imminente
- j'irais illico prendre une douche, car à l'heure où je vous écris je suis sur canapé, cheveux gras, œil triste (ou l'inverse), et je voudrais pas qu'on trouve ma carcasse dans cet état
- j'ouvrirais ensuite ma porte d'entrée, afin qu'on me trouve rapidement, et non pas dévorée par le rat affamé
- j'appellerais ceux que j'aime pour leur dire « je vous aime » et ceux qui m'ont fait chier pour leur dire « vous m'avez fait chier » (n'insistez pas, je ne donnerai pas de noms, passque bon, il est pas encore sûr, à l'instant où je tape ces mots, qu'il me reste vraiment cinq minutes à vivre)
- je me ruerais sur mes tablettes de chocolat blanc spéculoos afin de ne pas en perdre une miette
- je ferais une dernière caresse au rat et remplirais son bol de bonne bouffe (histoire qu'il me dévore pas trop vite, cf point 4 ci-avant)
- je sortirais dans la rue pour embrasser le premier brun ténébreux qui passe et qui aurait intérêt à se magner sur ce coup-là
- je ferais mon testament, vite vite vite, léguant tous mes biens à cent soixante-neuf associations belges et étrangères, histoire de compliquer la vie de l'exécuteur testamentaire ou du notaire
- j'enverrais un mail à mon boss pour lui dire « vous savez, les trente-sept dossiers que vous m'avez demandé de retrouver hier, même que j'ai cherché trois heures six minutes et retourné toutes les archives tandis que vous buviez le champagne pour fêter l'année à venir, et bien je les ai retrouvés, pourtant c'était un défi impossible à relever, et personne n'aurait pu y songer sauf moi, croyez-moi, car, vous ne pourriez l'imaginer, c'est fou, mais ils étaient rhaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa je meurs adieu »
- je passerais en vitesse sur le blog pour préciser mon départ imminent, histoire de pas vous laisser commenter en vain
- je me mettrais au piano, et je jouerais mon morceau préféré (dans ceux que je suis cap' de jouer pour le moment, soit nin bramin) : « la pastorale »
- Puis je pousserais mon dernier soupir, toujours au piano, comme Mozart mourant en pleine composition du Requiem.
Et vous, pour vos cinq dernières minutes, des idées ?
Racontez-vous !
Sur ce, je vous laisse, je vais lire les cinq dernières minutes de Geluck !