Ça y est, j'ai pris ma claque du Milieu (du nom du Pays, c'est écrit dans le post it, suivez siouplaît, c'est déjà suffisamment le bazar dans ma tête)(et dans mon blog)(c'est le principe, je rappelle).
Au bout d'une semaine dans la campagne du Milieu, je ne peux qu'admettre que je ne sais plus trop qui je suis où je vais et dans quel état je ne gère pas (je fais des jeux de mots moisis si je veux, je suis per-tur-bée je vous dis)(et puis j'ai le droit à toutes sortes de blagues pourries depuis que j'ai mangé du tofu moisi, c'est une ancienne loi du Milieu).
La perte de repères, elle est présente partout, mais elle commence par un point sensible chez les français et semble-t'il surtout chez moi : l'estomac.
Alors certes, je suis une délicate petite chose du point de vue gastronomique (pour le reste je suis plutôt Hulkette de caractère), du genre à passer une heure à écarter les parties blanches ou pas tout à fait roses de ma tranche de jambon, et à refuser catégoriquement tout ce qui me semble un peu beurk (dans le désordre : foie, langue, abats, cervelle, fruits de mer vivants et/ou morts, viande crue, etc etc). Certes.
(oui je fais des phrases tellement longues que je suis obligée de répéter le début à la fin.
C'est pas clair ce que j'écris, je sais, m'enfin Confucius et moi, on se comprend. Ou pas.
Ça y est, cette note parte en canard laqué.
La bouffe, donc.
J'ai joyeusement testé la ruralité gastronomique du Milieu, pleine d'enthousiasme parce que quand même, c'est la belle vie de découvrir des trucs nouveaux, exotiques et dépaysants grâce au boulot.
Le petit problème, c'est qu'à mes yeux, la cuisine du Milieu est un peu à l'image du Yin et le Yang.
Si, si, vous savez, la complémentarité qui existe en toute chose : les trucs super bons et les trucs dont la seule vision te provoque des hauts le coeur par exemple.
La langue de canard et les légumes sauvages.
La peau de patte de canard et les crevettes épicées.
Les intestins, les soupes au gras, les trucs qui ressemblent à des yeux, et... ben non j'ai plus d'exemples de trucs trop bons. Ah si, les fruits.
Moins 1 kg sur la balance au retour, malgré ma bonne volonté pour tout goûter, ça ne s'invente pas. (Ok, ça n'avait rien à voir avec ma bonne volonté, j'étais obligée de goûter sous peine d'incident diplomatique).
Alors évidemment, les gens du Milieu, ils se sont dit, ouhlala la Française elle mange pas beaucoup, ça doit être parce qu'elle préfère boire.
De l'alcool de riz.
D'un trait en criant avec un grand sourire "Ganbei !".
(non, ça ne veut pas dire "santé", ça veut dire "cul sec !", et tu t'exécutes, même au douzième verre, sinon on repart sur le truc de l'incident diplomatique tout ça tout ça).
D'ailleurs maintenant c'est la guerre à la maison entre ma balance qui m'incite à aller m'installer au fin fond du pays du Milieu alors que mon foie (et mon estomac) me supplie de ne plus franchir le périph'.
J'aurais autant de choses à dire sur cette semaine ébouriffante que le pays compte d'habitants, sauf qu'en fait, non, c'est tout mélangé dans ma tête.
Je crois qu'il faudrait au bas mot une vie pour être capable de comprendre la culture du Milieu.
Pour faire simple, je dirais que je me croyais vachement forte en internationalitude, rapport à mes nombreux voyages et mon attirance pour tout ce qui est différent.
Mais là, la peau de patte de canard m'a tuer, c'était ma claque, et elle n'était pas que gastronomique.
Je vais prendre un peu de temps pour m'en remettre, là.