J’étais en plein boulot quand je reçus un coup de fil d’un « ami ». Après l’échange de mondanités, il me demanda ma confirmation pour la soirée du Réveillon. Bien sûr que j’étais partante. Il fallait que je change un peu d’air, que je vois de nouvelles têtes, que je m’extraie de mon cercle d’amis habituel.
-Tu viendras accompagnée ?
-Euuuuuh, non.
-Ah donc tu seras toute seule ?
-Euuuuuuuuh [(bis) dans ma tête] oui. (Si je ne viens pas accompagnée, c’est que je serais toute seule, patate)
-Alors, je vais te trouver quelqu’un de seul aussi ; me lança-t-il avec fierté.
Vous ne pouvez pas imaginer que fut ma réaction en entendant ce commentaire. J’étais blême. Suis-je aussi désespérée que ça pour qu’on essaye de m’arranger un rencard ? Ais-je demandé quoi que ce soit ou insinué que je vivais mal mon célibat ?Apparemment pour sortir le soir, ou plus exactement pour fêter le Réveillon faut être à deux, pas avec une copine, mais en COUPLE. Et si moi, j’avais choisi de ne pas l’être, je devrais me cloitrer chez moi ?
Je vais faire la fête, je vais m’amuser, je vais draguer et me faire draguer, je vais encore faire ma mademoiselle-je-sais-tout devant les QI d’huitre, je vais me faire complimenter sur mes yeux de biche et mon look dandy, je vais rire aux éclats devant les blagues les plus nulles (rien que pour faire plaisir à mon interlocuteur), je vais me faire harceler pour avoir mon numéro, et moi je fuirais (comme Cendrillon, mais en gardant ma chaussure quand même).
Je rentrerais seule chez moi, embrasserais mes parents qui seront là à attendre mon retour, je leur souhaiterais bonne année, j’appellerais mon frère pour voir il en est où dans sa révision (je sais aussi qu’il fera la fête de son côté), et puis je me mettrais dans mon lit. Je repenserais à la fête que je compte m’offrir pour mon anniversaire, avant de m’endormir enfin la tête pleine d’images déjà floues de la soirée.