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Nous donnerons des pains de semoule au maître du fleuve. Au lamantin. Femme marine. À Ba Faro qui glisse dans les eaux profondes de Saman. Nous chanterons ses louanges Voici ta part et que chaque année tu nous donnes longévité… Mais moi, ce soir, je regarde le fleuve et j’espère cette sirène aux yeux indigo, femme marine l’indolente. J’espère toujours ces animaux qui existent à peine et qui dans le soir traînent leur mélancolie au beau milieu de nulle part comme un chat de kora, d’une corde tendue entre la lune et la terre et que l’on pince des doigts. Ba Faro i ni toye, san osan i k’an kènè to. Mère Faro voici ta part de repas garde-nous en bonne santé chaque année.
Joël Bastard, Bakofè, Al Manar, Collection Poésie, 2009, page 16.
Bakofè : « derrière le fleuve » en bambara. Ce poème a été écrit durant l'hivernage de 2005 à Ségou Koura au Mali (près de Ségou).
Ba Faro : Esprit du Fleuve
Saman : Territoire du Ba Faro
Voir aussi :
- (sur Terres de femmes) Joël Bastard/Le visage de Mah ;
- (sur Terres de femmes) Joël Bastard, Casaluna ;
- (sur Francopolis) Joël Bastard : Bakofè Poèmes, par Xavier Bordes (+ bibliographie) ;
- le blog de Joël Bastard.
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