J’ai commencé l’année en me rasant les poils pubiens avec le rasoir de mon père. Un rasoir très spécial qu’on m’a offert et que je lui ai réoffert.
Il n’est pas efficace. J’ai saigné à plusieurs endroits.
Après je l’ai bien nettoyé c’est-à-dire passé longtemps sous l’eau chaude et je ne lui ai rien dit. Je crois qu’il aurait pesté et qu’il l’aurait jeté à la poubelle s’il avait découvert ce que j’avais fait dans sa salle de bain.
Ma mère est tellement désespérée de moi qu’elle prie au moins une fois chaque soir pour que HK n°2 accepte de recoller les morceaux.
Moi j’y tiens plus trop depuis que j’ai vu un film où une femme tuait la maîtresse de son mari. Les crimes passionnels ça existe. Je trouve même qu’ils peuplent les colonnes faits divers des journaux en ce moment.
J’ai pas envie de finir avec un gros poignard dans le cœur.
Je ne trouve pas que ma mère soit de bon conseil sur ce coup-là. De toute façon, elle est bizarre.
Sinon j’ai mangé trop de chocolat. J’ai repris le poids que j’avais perdu en devenant végétarienne en Chine. Dommage.
Bref je commence l’année 2010 dans un état psychologique brinqueballant. D’un côté d’être sans pays fixe, je me sens libre et légère. D’un autre côté, d’être en dehors de toute logique existentielle décelable, je me sens perdue et lourde comme un poids mort.
Je ne sais pas ce que la vie décidera pour moi. J’espère juste ne pas devenir folle.
D’habitude, je ne prends aucune résolution valable mais cette année ça change :
- je lis plus et plus vite. Je reprends la littérature contemporaine. (Je finis Abysses de Schätzing avant février).
- je décide des choses importantes.
- j’arrête de rêver à des sacs et à des chaussures.
- je me coiffe tous les jours.
- j’arrête d’acheter des vernis à ongles de toutes les couleurs (et d’utiliser en douce le rasoir de mon père (j’utilise ma propre salle de bain ou je n’ai pas la flemme de sortir de la salle de bain de mes parents bien chauffée pour chercher mon propre rasoir dans ma trousse de toilette oubliée quelque part où il fait froid ou je n’oublie pas, lorsque je rentre dans la salle de bain de mes parents, de prendre ma trousse de toilette dans laquelle se trouve mon propre rasoir – bref je comprends comment fonctionne les gestes simples de la vie, déjà)).
- j’aime plus les gens.
- je me réintéresse à la vie politique française.
- je vis des amourX
- j’écris moins de conneries.
- je deviens constructive. A la rentrée de septembre, je m’inscris éventuellement en CAP maçonnerie.
- je parle avec Jesus.
Bande son Stevie Wonder, Have a talk with god, 1976, Songs in the key of life