Magazine Journal intime
"Veuillez payer contre ce chèque...
Publié le 04 janvier 2010 par Alexcessif
....Vingt euros"et je signe.Tous les ans à la même période, je m'interroge sur l'opportunité de prolonger mon adhésion au club et, derrière cette petite signature,sur mon adhérence à la vitre glissante et verticale du temps . Encore cette année, mettre des collants fuo et faire des ronds dans la nature pour revenir à son point de départ.On le sait désormais, depuis que nous avons vu Serge July vendre "Libération" et entendu délirer Jacques Séguéla, toute révolution est inutile.C'est d'ailleurs pour cela qu'elle est indispensable, tant l'humanité à besoin de redécouvrir par elle même à chaque génération ce que la génération précédente lui a appris...... à oublier le mouvement perpétuel et merveilleux de la transmission puisqu'eux, stériles et sentencieux, ne sont plus capable de transmettre. Dans ce monde circulaire, ma vie est faite de ces trajectoires en ellipses qui m'éloignent et me rapprochent de mon nombril. Je suis sur une bicyclette qui chutera quand je cesserai de pédaler obéissant enfin docile à la loi des bicyclettes qui tombent.Accroché et suspendu au fil du pendule qui va de l'absurde à l'absolu, enrêné entre lucidité et démence, lutte et renoncement, victoire et reddition, sursaut et acceptation, regain et moisson, j'ai remarqué qu'il me vient aussi invariablement une nouvelle émergence cognitive peut-être salutaire, peut-être fatale et c'est dans cette douteuse certitude que je franchis souvent le point de non retour.Aujourd'hui, le cocher catalyseur c'est Bernard qui le mors au dents, m'invite à crapahuter sur la terre gorgée d'eau des vignes autour de St Emilion.Je frémis de froid ou de danger lorsque ma colocataire sur le perron me chambre gentiment et très peu vêtue:"-On annonce des pluies verglaçantes et tu prends la moto?"Elle me donne....froid. Il ne faut pas chercher dans le visuel une quelconque congruence avec la météo ce serait compliqué."- euh oui", je répond étonné par l'évidence et l'incertitude, "tu sais, ça se mérite le retour de Bernard à la course, ça manquerais de gueule de débouler abruti de chaleur comme un homme en conserve dans une caisse à boulon.- La frime, toujours la frime!"Elle n'a pas tord: j'ai souvent aggravé les difficultés du chemin pour le panache de l'arrivée, un peu comme le gars un peu con qui se tape sur les doigts "parce que c'est bon quand ça s'arrête"."-Tu vas encore courir, tu veux pas vieillir c'est ça?courir encore après toi-même et ton ancienne apparence "Je ne mord pas à cet appât pas rance qui voudrait me garder sous la couette sans répulsion pour les trois kilos de l'hibernation et plus tard devant cette télé qui débite des conneries en continu.- un DERNIER café?"Elle a appuyé sur "dernier" et je souris du dedans tant j'aime la psychologie de bistro des pressés de mourir qui carbure à la clope ou au "Red Bull" quand moi je marche à l'enthousiasme...... A suivre! peut-être.....