Magazine Journal intime
Noir et Blanc
Publié le 04 janvier 2010 par GabyVincent Delerm "Martin Parr"
envoyé par totoutard.
Il y a certains côtés de l'art qui ne me touchent absolument pas. La BD, en tant qu'art, par exemple, ça ne m'intéresse pas du tout. Les seules BD que je lis sont les comiques, type le Chat, Gaston ou Garfield. Vous voyez le niveau. J'ai du mal avec toutes ces planches bien dessinées et très soignées.
La photographie, c'était un peu pareil. J'étais pas trop dans le trip, comme on dit. Mais ça a changé. Je sais pas pourquoi, mais depuis quelques temps je kiffe la tof'. Je ressens la chose, je capte la beauté, je peux rester longtemps à admirer un cliché qu'avant j'aurais snobé, à essayer de deviner ce qui se passe ensuite, ce qui se passe derrière.
Sans doute ai-je été bloqué psychologiquement par ces semaines d'été passées à ranger des cadres Anne Geddes dans les rayons d'un supermarché près de chez mes parents. Sûrement que ces cadres pleins de bébés m'ont fait un choc tel qu'il m'a fallu plusieurs années avant de m'intéresser de nouveau à la vraie photographie artistique.
Avant, je prenais des photos comme souvenirs d'une soirée ou d'une personne. Avec mon premier appareil numérique, j'avais même la fâcheuse habitude de prendre tout et (surtout) n'importe quoi. Une TI-89 Titanium, une paire de chaussures rouges, les touches d'un clavier suédois, un bibelot ramené du Mexique par un Israélien vivant en Espagne, un dessin qui me plaît, un paquet de biscuits ... Il m'arrivait régulièrement de photographier des photos, c'est vous dire. Mais finalement ces objets ont fait partie de ma vie, à un moment ou à un autre, pendant quelques minutes ou plusieurs années. C'était un peu une façon de figer des instants où j'étais bien.
La différence avec les clichés d'art en réalité, c'est que ces photos (très moches, on peut le dire) ne parlent qu'à moi. Ou à si peu. Alors que l'art touche tout le monde, au moins théoriquement. Et maintenant que j'ai eu le déclic pour cette face cachée de la photographie, j'ai décidé que 2010 sera l'année où je comblerai mon ignorance sur le sujet. D'ici décembre, je saurai tout sur Robert Doisneau, Martin Parr ou Robert Capa. Sur les optiques Leica, les focales fixes et les 18-200 de chez Canon.
Si mon portefeuille le permet, 2010 sera aussi l'année de mon premier Reflex numérique. Car en plus d'observer des photos j'ai envie d'en faire. Combien de fois j'ai regretté de ne pas avoir d'appareil pour capturer certaines ambiances, comme une veille de Noël dans une boulangerie en bas de chez moi, ou certains visages, comme le patron du restaurant italien où j'ai mangé samedi soir. Un mec authentique qu'on aurait pu retrouver dans un reportage de Julie Andrieu en Sicile.
Pour tout ça j'ai envie d'en savoir plus et de m'y mettre sérieusement. Evidemment, c'est une volonté de début d'année et comme toute bonne résolution, je ne la tiendrai pas entièrement. Mais le tout c'est de s'y mettre, le reste viendra en pratiquant.