Magazine Journal intime

L’encadrement demande quand même des prédispositions.

Publié le 06 janvier 2010 par Dan


Râleur? Moi? Rhoo de suite les grands mots!

Râleur? Moi? Rhoo de suite les grands mots!

Daaaan!! Mon petit, venez ici!!

Rien que le fait que ça commence comme ça, ça m’énerve. Il le sait mais ça ne l’empêche pas de sourire tout en m’appelant. Un sourire un peu niais mais aussi un peu narquois. C’est difficile à décrire mais pour le résumer à un mot, je dirai un sourire: Faux!

Me voici donc dans le bureau du chef, porte fermée. Il m’annonce que je dois former une nouvelle infirmière et il compte sur moi pour être patient avec elle. Très patient même. Pour tout lui apprendre mais surtout, pour prendre le temps de le faire, sans râler ni me plaindre. Non mais franchement, vous me connaissez, comme si j’étais du style à râler?!

Deux jours plus tard, me voici avec ma nouvelle infirmière dans les pattes. Elle ne me dit pas bonjour, ne me pose aucune question et lorsque je lui parle, elle regarde ailleurs. Je m’interrompt et un bout de phrase raisonne dans ma tête: « (…) surtout sans râler ni vous plaindre ».

J’enchaîne les soins. Des fois elle est là, des fois j’ai la sensation de l’avoir perdue au coin d’un couloir. Je ne dis rien. Je prends sur moi. Enfin, j’essaie.

Il arrive toujours un moment, dans la journée où c’est le feu. Il faut envoyer la purée et tout déchirer l’espace d’une heure ou deux. Elle ne m’aide pas mais me regarde, toujours aussi bêtement. Je lui propose, peut-être, d’arrêter de me suivre et de me regarder et dans les soins car comme elle ne semble pas l’avoir remarqué, il y a énormément de travail et on commence à avoir du mal à gérer! Elle part donc avec la mission de perfuser trois patients et de poser une sonde urinaire.

Elle revient me voir une première fois car elle n’arrive pas à poser la sonde urinaire. Certes, ça peut arriver. Je l’envoie perfuser et je m’en occupe. Elle revient me voir une seconde fois car elle n’arrive pas à perfuser. Pas de problème, je suis patient et je l’envoie piquer quelqu’un d’autre.

Devant l’infirmerie, les patients s’énervent car ils trouvent qu’on ne va pas assez vite. Pourtant, je cours.

20 minutes plus tard, j’ai perfusé et sondé tout le monde. Je pars devant une salle d’attente bondée, qui a la porte ouverte, pour prendre le prochain patient, quand me fais intercepter par ma super nouvelle collègue, qui me dit ses premiers mots:

- Dit-moi Dan, avec quoi je peux déperfuser?

Je reste bête devant une telle question. Elle n’a pas pu perfuser, elle n’a pas pu sonder et apparemment elle ne sait pas avec quoi  déperfuser.

Puis je sens une vapeur monter en moi. C’est mauvais signe.

- Allo Dan? Tu le fait exprès? Avec quoi je déperfuse?

Impossible de me retenir, désolé. Je lui crie dans les oreilles, devant une salle d’attente médusée:

- AVEC TA BIIIIITTTEEEEEE BOORDEEEEEEEEEEEEEEEL!

J’ai presque été calme. J’ai presque tenu 4h. J’ai pourtant la sensation d’avoir fait de mon mieux.


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