Les soldes

Vous ne pouvez pas l'ignorer, les soldes débutent aujourd'hui du moins en est-il ainsi en France. Cette précision géographique afin, petite parenthèse, de me permettre de saluer mes lecteurs disséminés aux quatre coins du globe, voir le compteur en bas à droite de ce blog ; parenthèse dans la parenthèse, il est mal aisé de localiser les coins d'un globe mais ce n'est pas une raison pour ignorer ces lecteurs sympathiques.

Les fêtes de fin d'année sont à peine terminées que les marchands dans la hâte ont plié leurs luxueuses décorations, débarrassé les rayons des ors et des étoiles. Fini, ça suffit, on passe à autre chose, en quelques heures à peine les décors de Noël ont disparu dans les arrière-boutiques. Nous basculons dans le trivial, calicots affichant des  remises énormes, présentoirs pour ne pas dire foutoirs où s'empilent les vêtements comme jetés en pâture aux clients, affiches barrant de long en large les vitrines. Un article présenté comme une merveille et vendu à un prix conséquent la semaine dernière se voit rabaisser au rang de rogaton, tombant de son piédestal dans un bac en bois d'une vulgarité sans nom ; être ou avoir été, il en est des choses comme des hommes.

Tout comme vous vous êtes précipités dans les magasins en décembre pour y faire vos emplettes festives, vous vous précipiterez ce mois ci dans les mêmes boutiques pour y faire des affaires. Ces marées d'équinoxe mercantile ont quelque chose de puérile et ridicule à la fois et me font songer à ces dessins de Sempé - ce génie - où j'imagine qu'il aurait pu représenter (à moins qu'il ne l'ait déjà fait) une foule grise défilant dans la rue avec des banderoles revendicatives scandant «Nos salaires ! Nos salaires !»  alors que venant en sens inverse  une foule non moins imposante se précipiterait vers l'entrée d'un magasin le porte-monnaie à la main.