Scream Baby Scream. Dans le RER j’entends rarement ce qui se passe autour de moi. Le nez plongé dans mon polar, la musique à fond la caisse, ce sont certainement les autres qui m’entendent davantage. J’ai délaissé le RER B pour le RER A. Les mêmes bousculades aux heures de pointe, la même cour des miracle dont regorge la capitale. Une petite vieille fait la manche en espagnol et gueule des paroles qu’on aurait pris pour des sortilèges comme dans le dernier Sam Raimi (Drag me to Hell). Cachée sous son voile aux couleurs d’une tapisserie moche, elle arpente les couloirs bondés de la rame. Peu avant un homme s’était mis à gueuler “fait péter le métro, que je fasse dans mon froc”. Il a parlé de yeux jaunes et je n’ai pas osé regarder dans les siens de peur d’y voir l’enfer. Nation- Nanterre, ça fait un petit bout de chemin. Alors je me réconforte dans les bras des bandits de R J Ellory. Avez-vou lu Seul, le silence ? Aimez-vous les polars ? Est-ce que comme moi vous avez adulé Dennis Lehane des années durant en pensant que personne ne pourrait le détrôner ? Détrompez vous. Dès que j’ai englouti la dernière page de Seul le silence, j’ai su que j’avais trouvé là l’idole d’une nouvelle époque. Ce mec là nous a pondu un polar qui te bouffe à la fois les tripes et les ongles (ou c’est plutôt toi qui te les bouffe). Entre deux stations j’ai chialé comme une gosse qui voyait la mort et l’injustice pour la première fois en face. J’espère que Clint Eastwood vivra assez longtemps pour adapter ce livre au cinéma. J’ai embrayé sur son nouveau bouquin, Vendetta.
Sans transition, bonne année ! Comme promis, je vous ai épargné les fêtes, les bilans, mon anniversaire. Mon second quart de siècle a commencé sans que je ne m’en rende vraiment compte.
Le temps a coulé sous les ponts, au retour de Sofia, Paris semblait rongé par un calme olympien que seules les grèves des RER semblaient bousculer en fin d’année. Les fêtes sont passées comme si peu à peu tout cela avait de moins en moins d’importance.
Mon nouveau travail semble ensevelir le temps sous un building de trois mille tonnes. Il ne me reste que peu de place et j’avoue qu’au lieu de vous écrire, le soir, je préfère mater les 74 épisodes de Monster, tellement haletant que je retiens mon souffle à chaque seconde.
Sur ce, portez vous bien, lisez Ellory, aller voir Esther, peut-être Avatar, seulement pour la 3D, l’histoire elle, est un pâle plagiat de Pocahontas, faite l’amour pas l’enfer, faites le ménage (dans votre vie) .