Magazine Journal intime

Pi Lo Chun et l'amertume à appréhender

Publié le 06 janvier 2010 par Vanessav
La disponibilité à soi me revient, petit à petit. Cette disponibilité choisie plus que subie, pour me faire avancer, pour travailler sur moi continuellement, pour être la plus présente, la plus attentive à notre lutin. Une dégustation de thé me rappelle à moi. Ce fut hier et l’amertume n’était pas que dans le thé.
Pi Lo Chun et l'amertume à appréhender
J’ai fait un Pi Lo Chun imperial et j’ai brulé les feuilles. Oui c’est sûr la liqueur était très amère. Mon eau devait bien dépassée les 70°C recommandés et même si l’infusion fut très courte le mal était fait. C’est vrai j’ai un thermomètre à eau et aussi une minuterie mais pas moyen de faire mes infusions comme ça, je perds en spontanéité et en plaisir. Alors la rigueur viendra d’elle-même au fur et à mesure de l’éducation sensorielle au thé de mes papilles.
Un Pi Lo Chun imperial à l’odeur presque entêtante de tannerie et d’agrumes. Les feuilles sont torsadées, petites, vert/gris bleu avec du duvet. L’odeur des feuilles infusées change pour plus de boisé, de végétale voire même de fruits cuits. Et ces liqueurs furent très amères au goût de légumes cuits (est-ce l’amertume de l’endive qui me revenait en tête ?).
A la troisième infusion, eau moins chaude et infusion plus longue, l’amertume s’est un peu dissipée mais ce fut l’adjonction d’une pincée de fleur de sel de Guérande qui a radouci la liqueur.
L’amertume est une des composantes du thé même si notre appréciation se doit d’être éduquée comme nous le rappelait Nick. Je n’avais aucune envie de mettre du lait ou du sucre (oui Nick, tout à fait d'accord: ne sucrer pas votre thé même amer!) pour enlever l’amertume, aucune envie non plus de « rincer » le thé. Alors je dirais presque : pas de sucre ni de lait dans votre thé (sauf exceptions très ethniques) mais une pointe de sel s’il est trop amer ! Dixit une amatrice de thé très très loin d’être experte. Sinon suivez donc Thomas du Jardin de thé pour trouver votre voie du thé amer.
Amertume du breuvage et amertume du début d’année : me rendre compte que je suis encore la même, en pleine et perpétuelle procrastination et en manque de repères dans la vie pratique. Je ne sais toujours pas ranger mes papiers administratifs et perds mes ordonnances urgentes, je ne sais pas comment garder une maison propre etc… C’est peut-être pour cela aussi que je mets en avant pas mal de vie pratique (en reprenant les termes Montessoriens) avec le petit lutin. De quoi lui donner des bases tout de suite, quand lui est demandeur. Il me demande de lui apprendre à cuisiner, aujourd'hui c'est galette des rois, à suivre. Alors nous commençons une sorte d’enseignement Kateika (enseignement japonais d’une économie domestique : bricolage, couture, cuisine, etc…), pour lui et surtout pour moi : apprendre à tenir une maison, apprendre à rendre disponible l’espace pour être dans l’action.
Pi Lo Chun et l'amertume à appréhender
Il m’a fallu refaire cette infusion de Pi Lo Chun Impérial. Et ce matin, avec une eau plus tiède, la liqueur fut elle-aussi douce et bien tapissante. Une légère amertume laissait cette fois passer une impression de boisé.
Reprendre pas à pas chacun de mes pas et prendre confiance… voilà sûrement ma bonne résolution de l’année 2010 : perdre l’amertume que j’ai à être moi quelques fois.

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