L’abominable canapé vert…

Publié le 06 janvier 2010 par Wawaa

Le mardi qui précéda Noël 2009 fut riche en émotions. Surtout l’après-midi. J’ai rejoint ma copine Laetitia, la meilleures de copines qui existent au monde même si elle est souvent en retard, même si elle scande des « Bon appétit ! » hystériques à table  et même si elle vous détruit un tympan avec son « allo » très aigu au téléphone…


Figurez-vous que mademoiselle revient dans les contrées gersoises  pour un an minimum… et ça c’est une très bonne nouvelle parce que ma copine, que j’adore surnommer « Pouffette » - longue histoire avec des miettes dans la barbe, non vous ne comprenez pas, mais elle et moi si ! – elle est reviendue et ça c’est synonyme du retour des soirées entre copines et tout et tout et tout !


Et donc ce mardi après-midi là, elle a débarqué à Auch, au volant d’une camionnette, pour déménager.  Et comme elle sait s’entourer des gens qu’il faut au bon moment, elle a accepté que, forte de mon expérience d’une bonne vingtaine de déménagements, je vienne l’aider. Et pour couronner le tout elle a emmené avec elle la plus vaillante et le plus costaud de ses copines … pas très épaisse et pas très musclée et récemment affaiblie par des aléas récents de santé … Ca a donc commencé fort, et on a évité d’épuiser un peu plus la demoiselle !


Mais  parlons d’abord de l’arrivée des demoiselles. Nous avions normalement rendez-vous à 14h30 devant chez elle et moi, contrairement à certaines, je suis du genre ponctuelle. Mais ce n’était pas grave si elles avaient du retard, car La bibliothèque n’était pas loin. J’ai donc pu aller y faire un tour et me faire remarquer parce que je n’avais pas ma carte et donc j’ai embêté les hôtesses d’accueil qui ont du se remémorer la procédure d’emprunt avec une carte d’identité. Je leur ai été très utile je suis sûre, car maintenant elles se rappellent bien de comment on fait. Tout ça ne m’a pris qu’une petite demi-heure…


Une fois sortie de là, je suis retournée devant chez Laetitia. Sœur Anne, ma Sœur Anne ne vois-tu rien venir ? Aucune camionnette à l’horizon. Je décide alors d’aller me balader un peu. Il pleut, c’est con ! Sinon je me serais installée sur un banc, avec mon cahier, mon crayon et j’aurais écrit un peu. Comme je meurs de froid et que j’ai les tétons qui pointent douloureusement, je file vers le premier salon de thé que je croise et je commande un chocolat chaud. Une table, une chaise, un chocolat chaud… tout était idéal pour entamer quelques minutes de rédaction. Mais je constate que mon téléphone n’a pas de réseau et que si deux personnes dans une camionnette de déménagement cherchent à me joindre ça les empêcherait de le faire. Alors j’ai bu mon chocolat, et hop, retour à l’extérieur.


Je me suis assise sur un banc 5 minutes puis à 15h30 j’ai aperçu dans un rond-point une camionnette immatriculée du département d’où arrivait le déménagement. J’ai repris le chemin de chez Laetitia et là j’ai entendu sa petite voix stridente transpercer toute la rue : « SYLVIE AU SECOURS ! ». Elle n’arrivait pas à manœuvrer dans la rue escarpée avec des voitures garées des deux côtés et des rétroviseurs insolents qui dépassaient …


Alors tel superman au secours de sa Loïs Clark, j’ai après une bise à la vitre de la camionnette, couru au secours … des rétroviseurs inconnus, aspérités innocentes qui ne méritaient pas d’être réduites en miettes ainsi ! D’un geste simple et gracieux, j’ai rétracté tous ces rétroviseurs extérieurs … j’ai l’art de la rétractation. Question d’expérience avec les trucs qui dépassent !  J’ai guidée la conductrice affolée qui passait à au moins 2 cm des carrosseries des voitures qui  l’entouraient. Elle se gare devant chez elle.


Commence alors la formidable aventure du déchargement du camion. Voyant qu’il fallait fermer les portes du coffre à chaque fois que nous montions des cartons au second étage d’un escalier tortueux et que l’amie de Laetitia commençait à flancher, j’ai opté pour une organisation de choc. L’amie allait tranquillement apporter le plus de carton au pied de l’immeuble, et nous allions Laeti et moi les monter. Gain de temps, on ne ferme plus les portes et quelqu’un restait à proximité du camion, qui même s’il ne gênait pas la circulation, était garé dans une voie de garage.


En 30 minutes les 12m cubes vidés. Il reste à l’intérieur du camion un gros canapé vert. J’essaie de convaincre Laetitia de tenter de le sortir de là et de le monter. Elle est motivée. Nous sortons la chose du camion et 1 m plus loin, prises d’un fou rire nous posons l’horrible canapé. Je lui fais comprendre qu’il est posé sur mon gros orteil gauche. Elle continue de rire et me dit que le canapé est aussi posé sur son gros orteil. Evidemment, le fou rire s’intensifie, bien évidemment et nous continuons de tenir l’horripilant canapé vert sur nos orteils respectifs… Nous réussissons finalement à le rentrer dans le hall de l’immeuble sans pouvoir le monter ! Comme elle est la seule à habiter ce petit bâtiment, nous laissons le meuble là… Le temps d’aller chercher chez une de ses amies dont le garages contenait des meubles qu’elle avait laissé dans son garage, plutôt que de les ramener chez elle dans les Bouches du Rhône .


Le mari de son amie nous a aidé, mais il n’était pas au mieux de sa forme. Nous avons commencé à charger le camion, quand soudain, j’ai ouvert grands les yeux. J’ai du les frotter pour être sûre de ma vision. L’homme, le vrai, était arrivé, l’homme avec des bras, des muscles. Inutile de glapir comme une jouvencelle écervelée en voyant débarquer le mâle viril apte à porter un canapé vert lourd et volumineux dans un escalier escarpé, AGISSONS ET PORTONS LE CANAPE. Il nous suit en voiture, nous commençons par monter ledit canapé qui nous gêne pour passer le reste. Comme une lettre à la poste. Il a empoigné le canapé et moi je n’avais qu’à le guider dans les nombreux virages de l’escalier. Les doigts dans le nez. J’ai toujours su qu’il fallait emmener un rugbyman avec soi quand on déménage !


Nous avons un peu galéré au moment de le rentrer dans l’appartement, c’est que les portes étaient étroites… ou juste que le canapé était trop large. Nous parvenons à le rentrer … mais il y a un hic. Impossible de l’amener dans le salon. Nous tentons de le passer par la cuisine. Mais la porte est trop petite. Nous revenons sur nos pas et …nous repartons dans l’escalier. Mes pieds sont à 2 mm du bord de la marche, mais je maitrise mon équilibre parce que je suis trop forte et que surtout, moi, je veux pas tomber ! On ressort pour le remettre là où nous l’avions initialement mis et CHLAC.


OUI CHLAC
. Non pas un doigt, ni deux, ni trois, même si monsieur Muscle en avait perdu quelques uns contre les murs, ni un bras … CHLAC. Non pas le canapé, trop robuste pour se casser. CHLAC la clé dans la serrure de la porte d’entrée. OUAIS ! ON A FAIT CA. La clé cassée en deux dans la serrure ! YOUPI !

Evidemment y’a pas de double…Affolement général. Et puis moi, je dis « bah faut changer le barillet ! ». Finalement les filles décident d’aller voir  l’agent immobilier dans l’espoir de récupérer un double. Pendant ce temps là, nous terminons de vider le camion dont la super commode très lourde, grimpée sur deux étages, m’écrasant la joue.


Une fois là, l’agent, dit que le lendemain matin il viendrait péter le barillet et qu’il faudrait aller en chercher un autre. Il s’en va et les filles décident qu’elles dormiront tranquilles, car même si la porte ne ferme pas, elles sont les seules locataires du bâtiment et qui plus est, elles peuvent fermer la porte du bas de l’immeuble.


Pendant ce temps là, nous déplaçons un peu les meubles histoire de faire de la place sur les grands axes de l’appartement.

Et le gros canapé vert ? Il restera là où il est ! Na !

Quant à la serrure, après quelques courses, nous sommes rentrées, Laeti, sa copine pas musclée et moi  à l’appartement et avant que je ne parte nous avons trouvé des tiges de métal très fines.


J’ai alors eu un éclair d’intelligence. Un truc très rare chez moi, ne se manifestant qu’une à deux fois par an, alors il fallait en profiter. J’ai saisi la petite tige et je suis allée sortir le morceau de clé coincé dans la serrure. Et comme par un heureux hasard, l’agent immobilier a retrouvé le double des clés (qu’il avait surement eu la flemme de chercher quand elles étaient allés le chercher) et leur a amené le lendemain matin.


Tout est bien qui finit bien tagada tsoin tsoin.


Ps : Merci à madame pas musclée qui a su jouer son rôle de gardienne du camion avec sang froid et habileté, sans ça , nous aurions perdu un temps fou !
pps : merci à Monsieur Muscles même si je suis sûre que je le bats au bras de fer !
ppps : merci à Laetitia de m'avoir permis de raconter cette trépidante histoire sur ce blog.
pppps : merci à mes parents de m'avoir entrainée au déménagement !
ppppps : Merci d'avance à Denis, toi aussi un jour, tu déménageras un canapé, mais il sera rouge et en cuir et vaudra 999 euros !