Les ouvriers pastoraux tués durant l'année 2009

Publié le 06 janvier 2010 par Fbruno

“L'Église annonce partout l'Évangile du Christ, malgré les persécutions, les discriminations, les attaques et l'indifférence, parfois hostile, qui – quoi qu'il en soit – lui permettent de partager le sort de son Maître et Seigneur.”

(Pape Benoît XVI, Message de Noël, 25 décembre 2009)

Cité du Vatican (Agence Fides) - Comme d'habitude, l'Agence Fides publie en fin d'année la liste des ouvriers pastoraux qui ont perdu la vie de façon violente au cours des 12 derniers mois. D'après les informations que nous possédons, 37 ouvriers pastoraux ont été tués durant l'année 2009 : 30 prêtres, 2 religieuses, 2 séminaristes, 3 volontaires laïcs. Cela représente le double de l'année 2008, et c'est le chiffre le plus élevé enregistré au long des dix dernières années.

En analysant la liste de chaque continent, au premier plan figure cette année, avec un chiffre extrêmement élevé, l'AMÉRIQUE, marquée du sang de 23 ouvriers pastoraux (18 prêtres, 2 séminaristes, 1 sœur, 2 laïcs), suivie par l'AFRIQUE, où 9 prêtres, 1 religieuse et 1 laïc ont perdu la vie de façon violente, puis par l'ASIE, avec 2 prêtres tués, et enfin l'EUROPE, avec un prêtre assassiné.

Le comptage de Fides ne concerne pas seulement les missionnaires ad gentes au sens strict, mais tous les ouvriers pastoraux morts de façon violente. Nous n'utilisons pas de fait le terme “martyre”, sauf dans son sens étymologique de “témoin”, pour ne pas devancer le jugement que l'Église pourra éventuellement donner à certains d'entre eux, mais aussi à cause de la pauvreté des informations que, dans la majorité des cas, on réussit à recueillir sur leur vie et sur les circonstances de leur mort.

Comme l'a dit le Saint Père Benoît XVI lors du jour de la fête du proto-martyre Saint Étienne, “le témoignage d'Étienne, comme celle des martyres chrétiens, montre à nos contemporains souvent distraits et désorientés, en qui ils doivent mettre leur confiance pour donner sens à leur vie. Le martyre, en effet, est celui qui meurt dans la certitude de se savoir aimé de Dieu et, rien n'éatnt plus important que l'amour du Christ, sait qu'il a choisi la part la meilleure. S'identifiant totalement à la mort du Christ, il est conscient d'être un germe de vie fécond et d'ouvrir des sentiers de paix et d'espérance dans le monde. Aujourd'hui, en nous présentant le diacre Saint Étienne comme modèle, l'Église nous indique également, dans l'accueil et l'amour envers les plus pauvres, une des voies privilégiées pour vivre l'Évangile et témoigner aux hommes de façon crédible que le Royaume de Dieu arrive” (Angélus du 26 décembre 2009).

Du peu de notes biographiques sur ces frères et sœurs tués, nous pouvons lire l'offrande généreuse et sans condition à la grande cause de l'Évangile, sans taire les limites de la fragilité humaine : c'est cela qui les a uni dans la vie et également dans la mort violente, bien que se trouvant dans des situations et des contextes profondément différents. Pour annoncer le Christ, mort et ressuscité pour le salut des hommes, en le témoignant dans des œuvres concrètes d'amour envers les frères, ils n'ont pas hésité à mettre quotidiennement à l'épreuve leur propre vie dans des contextes de souffrance, de pauvreté extrême, de tension, de violence généralisée, pour offrir l'espérance d'un lendemain meilleur et chercher à soustraire tant de vies, surtout jeunes, à la dégradation et à la spirale de la malveillance, en accueillant touts ceux que la société rejette et met en marge. Certains ont été victimes de cette violence même qu'ils combattaient ou de la disponibilité à aller au secours des autres en mettant au second plan leur propre sécurité. Beaucoup ont été tué dans le cadre de tentative de vol ou d'enlèvement, surpris dans leur habitation par des bandits à la recherche de trésors fantomatiques, se contentant la plupart du temps d'une vieille voiture ou du cellulaire de la victime, enlevant en revanche le trésor le plus précieux, celle d'une vie donnée par Amour. D'autres ont été éliminés seulement parce que, au nom du Christ, ils opposaient l'amour à la haine, l'espérance au désespoir, le dialogue à la violence, le droit à l'injustice. Se rappeler tant d'ouvriers pastoraux tués dans le monde et prier en leur suffrage “est un devoir de reconnaissance pour toute l'Église et un encouragement pour chacun de nous à témoigner de manière toujours plus courageuse notre foi et notre espérance en Celui qui a vaincu pour toujours, sur la Croix, le pouvoir de la haine et de la violence par la toute puissance de l'amour” (Benoît XVI, Regina Coeli, 24 mars 2008).

A cette liste provisoire établie annuellement par l'Agence Fides, il faut de toute façon ajouter toujours la longue liste de tous ceux qui ne seront jamais connus, qui dans chaque coin de la planète souffrent et paient aussi de leur vie leur foi en Christ. Il s'agit de cette “nuée de soldats inconnus de la grande cause de Dieu” – selon l'expression du Pape Jean-Paul II – vers lesquels nous nous tournons avec reconnaissance et vénération, même sans connaître leur visage, sans lesquels l'Église et le monde seraient terriblement appauvris.