Actualiser la pensée de Camus
L'écrivain-penseur-philosophe Albert Camus sera campé dans tous ses aspects à l'Ecole normale Supérieure où des étudiants de l'Université d'Etat d'Haïti rendent un hommage mérité au génie exceptionnel qu'il a été. Elèves, étudiants, professeurs, universitaires sont invités, pendant tout le mois de janvier, à assister à des conférences-débats embrassant tous les aspects de sa vie : sa vision du monde, sa conception de l'absurde, son sens de l'engagement, etc.
Albert Camus. Voilà un homme à talents multiples dont la pensée et l'idéologie que dégage son oeuvre ont marqué et continuent encore à marquer des générations du monde, cinquante (50) ans après sa mort tragique dans un accident de voiture. Et pour saluer le cosmopolitisme et l'humanisme de ce penseur-modèle et moderne, des étudiants -majoritairement en lettres modernes et philosophie- de l'Université d'Etat d'Haïti ont lancé, le lundi 4 janvier 2010, à l'Ecole Normale Supérieure (ENS) une série d'activités à valeur académique et culturelle autour du thème « Albert Camus, l'homme révolté : 50 ans après ».
Elèves, étudiants, professeurs, universitaires sont invités, pendant tout le mois de janvier, à assister à des conférences-débats embrassant tous les aspects de sa vie : sa vision du monde, sa conception de l'absurde, son sens de l'engagement et à entonner son chant de gratitude. C'est une excellente opportunité qui nous est offerte de camper l'enfant d'Alger dans tous ses aspects, et de confronter sa pensée à la réalité sociale de notre pays, où la notion absurde développée superbement bien par l'auteur est de rigueur, s'est enthousiasmé l'étudiant Joe Antoine Jean Baptiste, membre du Comité de commémoration. Il s'agit d'abord et surtout, ajoute Jephté Carmil, de dialoguer avec les oeuvres de Camus en vue d'actualiser sa pensée à un moment où la société haïtienne fait face à l'une des crises socio-économiques les plus aiguës de son histoire.
Outre des approches capitales à la réception des oeuvres de Camus dans le milieu universitaire haïtien, cet hommage montrera une exposition de photos et d'extraits de textes retraçant la vie de Camus et une exposition de peinture des artistes du mouvement Loray. Il donnera aussi à voir un documentaire réalisé par son confrère au Nouvel Observateur, Jean Daniel. Causerie et atelier sur la pensée de cet illustre penseur, lecture scénique des textes tirés de l'Etranger, La Chute, Le Mythe de Sisyphe et la diffusion de son discours prononcé en 1957 au moment de recevoir le prix Nobel de littérature, complètent le menu de cette activité commémorative qui se donne entre autres objectifs, d'après Richenel Ostiné, « de créer un espace de débats et de rencontres intellectuels au sein de la famille universitaire haïtienne ».
L'oeuvre de Camus est toujours d'actualité en Haïti, 50 ans après la mort de l'auteur. Les thématiques qu'elle (l'oeuvre) soulève peuvent servir de pistes de réflexion pour comprendre notre société. L'homogénéité de sa pensée, estime Pierre Richard Joseph, constitue une fenêtre d'opportunité pour approcher des sujets d'actualité : l'absurde, la révolte, l'engagement, etc. Albert Camus a été pendant toute sa vie un modèle d'engagement : engagement littéraire, engagement politique. Comparé à Aimé Césaire, il a été une grande figure de l'anticolonialisme qui dénonçait avec acharnement l'injustice faite aux Algériens et voulait la fin du système colonial par lequel ces derniers étaient rendus inférieurs.
Né le 7 novembre 1913 à Mondovi en Algérie et décédé le 4 janvier 1960 d'un accident de voiture, Camus est enterré à Lourmarin, village de Luberon où il avait acheté une propriété grâce à son prix Nobel. Récemment (décembre 2009), le président français Nicolas Sarkozy a envisagé de faire transférer les restes de Camus au Panthéon, mais son fils Jean Camus s'y est opposé, redoutant une récupération politique de sa mémoire.
Nélio JOSEPHYon gwo AYIBOBO pou ou men m zanmi m ki vizite lakou sa pou pwan nouvèl zanmi lakay ak lòt bò dlo.