Afin de survivre au froid, l'être humain a besoin de se couvrir de peaux de bêtes de manger du gras et du sucré. Anaïs va vous y aider, avec deux recettes ancestrales familiales : le biscuit de Savoie (c'est de circonstance) et le choco-mousse de bonne-maman (la seule recette qu'elle m'ait laissée, adieu le biscuit roulé, adieu les galettes, adieu la tarte au sucre sans sucre (ouf), adieu la tarte aux fraises congelées absolument immonde (re-ouf), adieu le pintadeau, adieu le lapin du fond du jardin, mais vive le choco-mousse).
Commençons par le biscuit de Savoie. Il vous faudra : 3 œufs, 125 grammes de sucre, 100 grammes de farine et un sachet de sucre vanillé (mais moi je m'en passe, jamais ça en stock).
Attention, ces ingrédients suffisent pour un tout petit cake, pour un format normal digne d'une célibataire gourmande, doubler les doses.
La recette est d'une simplicité rare : séparez les blancs des œufs de leurs jaunes, battez-les en neige très ferme (les blancs hein !). Mélangez les jaunes et ajoutez-y peu à peu le sucre, puis la farine, puis le sucre vanillé (croyez-moi, à ce stade, le mélange est si dur qu'y faire entrer du sucre vanillé relève de l'exploit, voilà pourquoi je trouve cela inutile, pas envie d'avoir une opération des canaux carpiens à mon âge, déjà que la dactylo et le piano n'arrangent rien), et enfin les blancs battus en neige (très ferme on a dit, donc pas de blanc non battu dans le fond hein).
Là, vous obtenez une pâte excellente. Résistez à l'envie de la manger crue (j'ai déjà fait ça, une recette format un seul œuf, à dévorer en pâte, succulent) et faites-la prudemment glisser dans un moule rectangulaire, en laissant une couche dans le fond du plat, à manger avec le doigt. Pour le moule, en silicone c'est mieux, mais bon, faites avec ce que vous avez. Au four à 200 degrés durant environ 45 minutes.
Défournez et admirez votre biscuit de Savoie. Il est beau, il est doré à souhait. Goûtez-le.
Soyez prudents, car le biscuit de Savoie est un étouffe-chrétien. Vous aurez remarqué qu'il ne contient pas de graisse. Qui dit pas de graisse dit étouffe-chrétien qui peut nécessiter, si vous mastiquez trop peu et avalez trop vite, une manœuvre de Heimlich. Ne venez pas porter plainte ici, je vous ai préviendus. Ça ne glisse donc pas dans le gosier, et c'est assez sec, mais moi j'aime ça car ça déculpabilise : pas de gras, que du sucre.
Pour ma part, j'avais oublié qu'il fallait doubler les doses, et j'ai interverti les dosages sucre et farine, donc j'ai obtenu une petite brique bien dure, encore plus revêche que d'habitude, mais mangeable. J'en ai refait le lendemain, non mais, avec double dose, et il est tout beau.
Donc, pas de gras, que du sucre, disais-je.
D'où l'intérêt du choco-mousse de bonne-maman, à base de gras et de chocolat, pour tartiner vos tranches de biscuit de Savoie, ah ah ah, je suis futée je sais.
Alors, pour faire le choco-mousse de bonne-maman : 200 grammes de chocolat Côte d'or noir périmé (enfin, le mien était périmé, mais c'est pas obligatoire of course, par contre le Côte d'or, c'est le meilleur, n'allez pas me chercher une crasse suisse ou à base d'huile autre que provenant du cacaomachinarbre hein), un verre de lait, un verre de sucre, un œuf et c'est tout, enfin je pense mais mon carnet de recettes qui date de l'adolescence (époque où j'envisageais encore de devenir une femme idéale) est loin de moi, va falloir que je me lève... pfff, bon je me lève, ok... j'ai bien fait, faut aussi 250 grammes de margarine.
Au boulot : faites ramollir chocolat et margarine. Dans un plat, mélangez lait, sucre et œuf au mixer. Ajoutez chocolat et margarine ramollis. Mélangez, remplissez des pots et faires durcir au frigo. Avec ces quantités, j'ai pu remplir deux pots moyens (genre 400-450 gr).
Ce n'est pas une mousse au chocolat, mais du choco-mousse (de bonne-maman), faut apprendre à lire. Donc ça se mange sur du pain, comme du choco quoi. Ou, mieux, sur du biscuit de Savoie bien sec, CQFD.
Bon appétit.
Et une petite photo pour vous mettre l'eau à la bouche. Le choco-mousse a déjà été entamé, of course, tiède c'est déjà bon, et froid sur le biscuit de Savoie, en couche hyper épaisse, c'est un régal.
Le rouge dans l'assiette, c'est mon lapin-gratin dauphinois-poire aux airelles que j'ai englouti, trop bon ! Vous voulez ma recette ? (par contre, pour la photo, c'est rapé, sauf si je me fais vomir là, de suite - bon ça va, je rigole).