Bon, alors, je ne dois pas oublier de remercier tout le monde d’être là.
Mon Dieu, ce que j’ai froid ! Ah, oui, je dois aussi rappeler qui vient de l’extérieur. Mais si seulement je n’avais pas si froid. Est-ce que j’ai déjà dit ça ? Vues leurs têtes, sûrement. En même temps, ça valait le coup d’être répété.
Qu’est-ce qu’on fait, maintenant ? Direction le café ?
Il faudrait qu’on vote. C’est ça, votons.
Je crois que je vais en perdre mes poumons tellement je tousse. Bon, vote à l’unanimité, à ce qu’il semble. Alors, au café, maintenant.
La serveuse nous regarde d’un air effaré. Si elle croit que ça m’amuse. D’ailleurs, je ne me souviens plus de qui doit venir. C’est l’heure, il faut qu’on y retourne, et il fait toujours aussi froid ! Je vais leur dire de se présenter eux-mêmes, à tous ces gens, ça m’évitera de me tromper dans les noms. Essayons de garder le sourire.
Retour au café. Décidément, personne ne veut mourir de froid. Qu’est-ce qu’il se passe, ils veulent qu’on en arrive directement à la révolution totale ? Super, maintenant, je fais quoi ? J’enchaîne comment ?
Aucune idée, faisons comme si tout était maîtrisé. Voilà, voilà, une délégation, ça, c’est la classe. J’adore notre organisation. Et puis, tiens, j’ai encore froid. Merci, merci à tous, allons manger, hein ? Sinon, je m’écroule.
Je veux rentrer chez moi. Eux aussi, je parie. Eux aussi.
PS : c'est une expérience, comme on dit. Parler en public d'un sujet important et se sentir parasitée par toute l'organisation à mettre en place tout au long de son discours. Déstabilisant, à tout le moins !