B: Cher Aigle Bleu, aujourd’hui le monde nous propose une multitude d’outils thérapeutiques divers et variés pour se débarasser de maladies, de troubles en tous genres, qu’ils soient
d’ordre physique, émotionnel ou même spirituel… Il devient parfois difficile de choisir, ou simplement de sentir vers quelle technique se tourner. Pensez-vous que toutes les techniques de
soin aient la même efficacité, ou bien certaines vous semblent-elles préférables ?
Pensez-vous aussi que la technique importe vraiment, dans le processus de guérison ?
AB: La technique me semble vraiment d’une importance secondaire. En revanche, trois choses me paraissent capitales:
1- que la personne que vous consultez soit réellement dans une attitude de compassion. Soigner constitue bien plus qu’un métier, c’est une vocation. Vous devez aussi vous aimer, et être persuadé
que vous méritez la guérison. Si vous ressentez de la compassion pour vous-même, et si vous percevez cette compassion pour votre être de la part de la personne que vous consultez, ceci permettra
la confiance, qui joue un rôle essentiel dans tout processus de guérison;
2- que vous soyez dans une attitude flexible concernant les résultats attendus. Un travail de guérison peut vous emmener dans bien des directions, car il s’agit en fin de compte de devenir une
meilleure personne. Tout type de mal-être est comme le son d’un tocsin signalant la volonté de votre être de retrouver l’unité avec l’harmonie et la loi de l’univers. C’est l’alarme qui vous
avertit que quelque chose ne fonctionne pas, n’est pas en ligne avec le plan divin ou la loi divine. Le mal-être, bien qu’il soit désagréable, est donc en réalité très utile, car il est le signe
qu’un travail est à faire pour vous réaligner avec votre nature primordiale. Ce qui est possible uniquement si vous êtes conscient de cette potentialité, et prêt à cheminer sur ce sentier;
3- que vous fassiez ce qui est nécessaire à votre guérison. Si on vous prescrit des herbes, et que vous ne le prenez pas, ou que vous ne suivez pas le traitement jusqu’au bout, il ne sera sans
doute pas efficace, même s’il était approprié à votre cas et à votre mal-être tel qu’il se manifestait. Ceci peut sembler une évidence, mais nous sommes parfois paresseux, et avons de la
difficulté à suivre les modalités de notre traitement avec attention et persévérance. Dans mon rôle de thérapeute, j’ai pu constater cela de nombreuses fois. Le patient commence son traitement,
mais il l’interrompt après quelques jours pour se distraire par un séjour en vacances, ou d’autres activités. Le soin par des méthodes naturelles prend du temps, et nécessite souvent des efforts,
mais lorsque le traitement est suivi dans les règles, la guérison sera définitive. C’est la grande différence avec le traitement par l’allopathie. L’effet des médicaments est peut-être rapide, et
leur prise facile, mais le mal-être aura tendance à revenir ou à muter, avec le temps, vers une maladie différente.