je n'ai jamais aimé les gares.Il y fait toujours très froid ; un vent glacial s'y infiltre tout le temps.Dans les films de cinéma, elles ont beau être souvent un lieu effervescent où les gens crient d'excitation et s'embrassent chaleureusement pour les départs vers la mer ou vers le ski. Moi, la vue des vieux trains de marchandises m'a toujours fait penser aux longs trajets des gens empaquetés vers les camps de la mort pendant la seconde guerre mondiale.Ce dimanche, sur le quai de cette gare, j'ai pleuré à n'en plus finir.C'était peut-être le départ de trop.Je m'éloigne trop loin de ma famille et les larmes finissent par me brûler la peau des yeux.C'est horrible de partir, je sais bien que ce n'est pas un vrai exil, que ce n'est pas comme si j'embarquais, sans savoir nager dans un raffiot pourri et blindé d'autres clandestins qui ne savent pas nager non plus, vers le Maroc puis vers l'Espagne puis vers la France ou l'Angleterre où de toute façon il fera froid, je sais bien que ce n'est pas du tout pareil, il n'empêche, quelque part près du coeur, ça déchire.J'ai donc passé le voyage en train à chialer et à fouiller au fond mon sac à la recherche des mouchoirs en papier qui effaceraient la tristesse.J'ai passé le voyage en avion à réprimer les angoisses, les peurs, l'envie de reprendre direct un avion vers Paris et un train vers Angers. Je n'ai pas arrêté de me dire qu'il fallait que je sois forte, forte, forte.Pour rejoindre le centre ville, j'ai pris l'airport express, encore un foutu train. Durant tout le trajet, j'ai loué l'efficacité chinoise dans la gestion des foules et de l'information. J'ai cherché des raisons d'aimer d'HK, d'être là. Rentrée en Chine difficile.Publié par les diablotintines - Une Fille - Mika - Zal - uusulu