Il s’agit du deuxième livre de Marie Sizun que j’ai lu (même si c’est le premier qu’elle a écrit) et j’ai retrouvé la même constance, le même style que dans « la femme de l’Allemand ». Très vite, on est pris comme capturé dans cette ambiance qu’elle installe grâce au récit. Des phrases courtes, quelquefois juste un mot seul, net, tranchant. On a du mal à avaler sa salive, un nœud se forme dans le ventre. On devine, on présage que quelque chose se trame.
Avec « Le père de la petite », on découvre une enfant élevée par sa mère. Son père est à la guerre, Elle ne le connait pas. Seul signe de son existence : une photo de lui posée sur le buffet. Elle voue à sa mère un amour exclusif, possessif. Quand son père revient, elle ne comprend pas. C’est un étranger, un homme qui porte les séquelles de la guerre « Chut, il ne faut pas faire de bruit car ton papa a mal à la tête ». Ce père qui peut se mettre en colère ou être tout doucereux, lui vole l’amour de sa mère.
Jalouse, égoïste, puis admirative, la petite sait qu’elle a en main une carte qui peut tout changer…
Tout simplement remarquable !