Clac...

Publié le 12 janvier 2010 par Cassandre
Cette histoire est en partie inspirée de la réalité. Seule la fin et les personnages ont été changé, romancé pour plus d'humour et heu... de préservation d'identité :)
Sur ce : bonne lecture ! =^.^=




C'était un vendredi presque comme les autres, si ce n'est que la neige avait envahi les rues, et du coup, la joie avait envahit mon coeur. J'adore la neige et je n'en ai profité que trop rarement à mon goût. La première fois, je devais avoir 9 ou 10, et il avait neigé comme pas permis sur Antibes où ma famille vivait alors. C'est vrai que c'était très beau le cap d'Antibes sous la neige, les plages blanches comme aux Caraïbes, la chaleur en moins.
Et c'est ainsi que je pris le volant de mon automobile pour me rendre à mon travail, la tête dans les flocons, le sourire aux lèvres, absolument pas effrayée à l'idée de conduire par un temps pareil, c'était plutôt l'excitation qui m'animait. Pour l'occasion, j'avais même pris mon appareil photo réflex numérique, avec dans l'idée d'en prendre dans le jardin derrière nos bureaux ou sur le chemin de la poste à 16h.
C'est donc en chantant que ce vendredi matin là, ordinaire entre tous, je me rendis au bureau.
Matinée classique, excepté la neige qui tombait, de plus en plus drue à mesure que le temps s'écoulait.
Je suis descendue voir dans les poubelles à cartons si je trouvais quelque chose pour mettre sur mon pare-brise, mais elles avaient été vidées le matin même. Alors je suis allée trouver notre voisin reprographe, des fois qu'il ai une plaque de carton en stock dont je puisse me servir pour protéger ma voiture, n'ayant pas de raclette.
Je suis équipée pour tout : triangle de sécurité, gilet fluo, barre de remorquage, batterie de démarage de secours au cas où ma batterie se viderait suite à un oubli de phares allumés, un extincteur, des ampoules de secours, des fusibles de secours, des chaînes pour la neige... mais point de raclette.
Mon cher voisin avait ce qu'il fallait, je le bloque sous mes essuies-glace, très contente de sa gentillesse et m'en fut chercher le courrier. Mais "rien". Le facteur a du se dire qu'il ferait sa tournée une autre fois à cause de la neige car nous n'eûmes point de courrier ce jour là.
Et la neige continuait de tomber.
Vint enfin la pause déjeuner. Mes collègues fumant, elles sortirent dans le jardin histoire d'en griller une avant de rentrer manger. Pour une fois je les accompagnais. Je pris soin de fermer à clef la porte d'entrée de la société avant, histoire que personne ne puisse rentrer en notre absence, et laissait le trousseau sur la serrure afin de ne pas oublier de rouvrir après déjeuner.
Je les rejoint ensuite dans le jardin, prenant soin de ne pas fermer complètement la porte coupe-feu car nous n'en avons pas la clef et la cour est fermée, aucune possibilité de re-rentrer dans nos bureaux si jamais elle claquait.
Je prends des photos, m'aventure un peu plus loin que d'ordinaire, car c'est une cour /jardin privé où nous sommes tolérées. Mais personne ne semble s'offusquer de mon audace, aussi je continue de prendre les plantes sous la neige. Puis je rejoins mes collègues un peu à l'abri près de la porte. Ce faisant, je perds un peu l'équilibre et ... clac ! Je me rattrape sur la porte qui claque.
Nous sommes enfermées dehors.
Je vais voir à la fenêtre d'un de nos voisins du rez-de-chaussée, il est là, en train de manger. Je cogne à la fenêtre, il finit par m'entendre, ouvrre. Je lui explique la situation. Comme il est également notre syndic, il a un double de nos clefs et se propose d'aller nous ouvrir.
Seulement voilà, j'ai laissé mon trousseau sur la serrure, en biais qui plus est... il n'arrive donc pas à ouvrir la porte.
Il revient, passe une chaise côté jardin, et nous invite à rentrer au moins chez lui par la fenêtre.
Nous sommes au chaud, mes collègues se moquent de moi. Il y a de quoi. Et on envisage directement de casser la vitre de la porte d'entrée car faire appel à un serrurier un vendredi après-midi, alors qu'il neige à gros flocons. Autant dire que c'est mission impossible.
Notre voisin ne s'avoue cependant pas aussi facilement vaincu, il cherche la clef de la porte coupe-feu qui donne sur le jardin. Mais après quelques appels à droite et gauche, nous nous rendons compte que personne, jamais, n'en a eu la clef, ou alors cela date de Mathusalem.
Qu'à cela ne tienne, après nous avoir offert un très bon café, notre voisin s'arme de tournevis et vient avec nous jusqu'à l'entrée, désormais interdite, de notre bureau.
Nous commençons par démonter la serrure, des fois que l'on puisse faire tomber mon trousseau ou quelque chose.
Mais peine perdue.
Alors je tape à la porte de notre voisin reprographe, et lui demande, si par hasard, lui n'aurait pas le téléphone d'un serrurier.
Mais non.
Je lui explique l'histoire, et il vient prêter main forte à notre autre voisin, monsieur M. afin de trouver une solution à notre problème. Cela fait déjà 25 minutes que nous sommes sur les dents.
Comme l'entrée de nos bureaux est basée sur une partie basse en bois et une partie supérieur en vitres, ils pensent d'abord démonter une des plaques de bois pour passer par en dessous.
Mais une fois qu'ils en eurent démonté une, on s'aperçoit que de l'autre côté est vissé une autre plaque, impossible à démonter sans casser de notre côté. On garde néanmoins l'option en tête, ça coûterait moins cher à remplacer et serait moins visible de l'extérieur.
Puis notre voisin reprographe eut une idée : démonter le cadre d'une vitre afin de l'enlever proprement et de passer.
Nous tirons le rideau de fer qui ferme nos deux "boutiques" afin que les gens ne nous voient pas trop faire, des fois qu'on soit finalement obligés d'en casser une. Inutile de donner des idées sur "Comment venir cambrioler l'entreprise Y" !
Nos deux voisins regardent les vitres une a une afin de déterminer celle qui sera la plus facile à démonter...
Mes collègues gardent leur calme, mais je sens bien qu'elles sont un peu agacées de la situation malgré leur sourire. Je comprends, moi aussi je suis agacée d'être aussi stupide pour m'être rattrapée sur la porte et d'avoir laissé mes clefs sur la serrure... en biais !
Mais ce qui est fait est fait, reste à trouver "la" solution à notre problème.
Et heureusement que nos voisins sont très patients.
Ils trouve une vitre dont le tour en bois n'est que cloué sans être collé. Ils décloutent un à un les 4 côté, mais la vitre est bien encastrée.
Qu'à cela ne tienne, ils passent 10 bonnes minutes supplémentaires pour la déloger de son nid.
Enfin, elle cède sans se briser, monsieur M. rentre dans notre bureau, et ouvre la porte.
Le soulagement est palpable parmis mes collègues qui se hâtent d'aller manger en remerciant nos sauveurs.
Je reste avec eux, car ils prennent le temps de tout remonter comme c'était !
Finalement, rien ne transparait, si on ne sait pas que cette vitre a été démontée puis remontée, on ne le voit pas.
Mes collègues s'engagent à ne rien dire au patron mais me font quand même remarquer que bon, il faudrait que je sois plus vigilente à l'avenir et que je ne ferme plus à clef la porte d'entrée du bureau quand nous sommes juste au jardin.
C'est sûr que lundi, je viendrais avec les croissants et pains au chocolat pour me faire pardonner ma nature étourdie.
N'empêche que je le dirais quand même au patron... ça ne me dit rien qui vaille des collègues qui auraient un pouvoir comme ça sur moi, et puis techniquement, tout est bien qui se termine bien, pas de serrurier, pas de vitrier ou menuisier à appeler.
N'empêche, je les collectionne... ^^"
Heureusement que ce n'est pas tous les jours comme ça !