Ophélie et le Père Noël

Publié le 14 janvier 2010 par Tazounette


Bonjour, j’ai 7 ans et je m’appelle Ophélie et je suis en avance sur mon âge.

Je n’aime pas ce prénom mais c’est celui que maman a choisi pour moi, alors je n’ai pas trop le choix. Et puis je l’aime ma maman alors bon, Ophélie, c’est pas si dur à porter. Ma maman est morte quand j’étais toute petite. Alors je vis avec papa. Je suis souvent très triste parce que j’ai pas beaucoup de souvenirs avec ma maman. Je sais qu’elle était belle, qu’elle était douce et que papa l’aimait très fort. Après, le reste, je ne sais pas. Mon papa dit toujours que c’est les meilleurs qui partent en premier. Je ne connais pas grand-chose mais je crois être sûre qu’il a raison. C’est bientôt Noël. On va aller voir la famille. Maman manque toujours à Noël et souvent, papa et moi on se regarde, pendant le repas de Noël et on sait qu’on pense à elle en même temps. On sait que Noël c’est la fête où y’a tous les gens qu’on aime. Ils sont tous là.

Sauf maman.

J’ai déjà écrit ma lettre au Père-Noël. Je l’ai faite en lettres bâtons parce qu’en attaché, c’est trop long. En fait, j’ai rien demandé comme cadeau. Je suis très gâtée et du coup, comme je joue souvent avec les mêmes jouets, j’ai rien qui me fait envie. Sauf que maman revienne. Alors c’est ce que j’ai demandé au Papa Noël. Comme il est là-haut dans le ciel, peut-être qu’il peut la mettre sur son traîneau et me la rendre ?

Tout à l’heure, en rentrant de l’école papa m’a dit que j’avais reçu une lettre. Je l’ai lu très vite, parce que je lis depuis ma troisième maternelle. Comme je m’ennuyais parce que la maîtresse lisait toutes les histoires à haute voix et qu’elle les lisait pas bien, j’ai demandé à Monsieur Rodrigue, un homme qui nous fait la garderie de me montrer comment on faisait, les lettres qu’on met ensemble et les sons. Et puis j’ai appris toute seule, dans ma chambre. Et un jour j’ai lu une histoire à mes poupées et papa était derrière la porte qui écoutait. Il avait un sourire qui prenait toute sa tête et il m’a dit « je suis fier de toi, tu sais, c’est un grand pas que tu as fait là, la lecture et l’écriture c’est un peu la liberté qui commence, tu es une grande fille ». J’aime bien comment il me parle mon papa. Il me parle comme si j’étais grande et ça me grandit à l’intérieur de moi.

Mais le Père Noël, il m’a dit qu’il ne pouvait pas me rendre ma maman. Que c’était pas un cadeau qu’il pouvait faire et qu’il le regrettait beaucoup. Il m’a dit aussi qu’il voyait bien que j’étais une petite fille sage, que je méritais un grand cadeau. Il m’a dit aussi qu’il voyait bien à quel point maman me manquait mais que le ciel était trop grand et que dans son ciel à lui, il ne voyait personne et que comme il faisait des jouets, il n’avait pas le temps de chercher ma maman dans la taille du ciel. Et puis il a dit que ma maman était dans mon cœur, et que je devais lui parler et que peut-être un jour, elle me répondrait, comme une petite voix.

Et c’est là que j’ai compris que le Père Noël, c’était mon papa. C’est mon papa qui me dit toujours d’écouter dans mon cœur et que maman me parle, qu’elle veille sur moi.

Vous savez quoi ? J’ai le meilleur papa du monde et c’est mon Père Noël à moi. Je crois que vais pas lui dire que je le sais.

Les grandes personnes elles aiment bien qu’on croie au Papa Noël pendant longtemps…