Philippe SEGUIN n’est plus là pour nous appuyer ces propos quelques peu provocateurs. Au moment où Bill CLINTON fait appel aux dons internationaux il importe de rappeler que c’est sur l’initiative de la Cour des Comptes qu’a été mis en œuvre un audit scrupuleux des mouvements financiers issus de la générosité des Français face au Tsunami (ayant entrainé la disparition de 240 000 personnes).
Le rapport est accablant. Le lien vous permettra (si vous en avez le temps) de prendre connaissance dans le détail des travers de la majorité des ONG et autres organisations internationales mobilisées autour de cette cause.
Pour faire simple, 9 des principales associations n’avaient dépensé ou engagé fin 2005 qu’un tiers des dons reçus ! La Croix Rouge française, première bénéficiaire de la générosité du public, n’avait utilisé fin 2005 que 15 % des fonds collectés. Le Secours Catholique n’en avait utilisé que 20 % et le Secours populaire 39 %
Les associations se sont heurtées à l’insuffisance des projets solides. Certaines se sont engagées dans des projets faisant doublon ou dans des projets surdimensionnés. Il y a eu parfois même une surenchère entre ONG de différents pays…face à la surabondance de ressources, certaines associations se sont montrées peu regardantes sur les conditions d’utilisation des ressources et sur les résultats obtenus. Médecins du monde a conservée pour 3,65 M€ de dons, qui se sont donc trouvés désaffectés sans que le donateur ait été consulté. (1).
A cela s’ajoute les dons « indirects » dont L’Etat avec plus de 187 M€ dont notamment 18 M€ versés aux organisations internationales, 75 M€ de contribution aux actions de l’Union européenne, 11 M€ d’aide humanitaire et de soutien militaire, 20 M€ de financements dits « post urgence », et 60 M€ pour des prêts à taux préférentiels. Les collectivités territoriales ont apporté quant à elles 23 M€.
Tout comme les associations, les organisations internationales ont eu du mal à dépenser cet apport massif d’argent et fin 2005, seuls 45,6 % de ces ressources avaient été dépensés.
L’Unicef, l’organisme le mieux doté avec 660 M€ de recettes n’en avait dépensé que 30%. Le PNUD, deuxième organisme le mieux doté après l’Unicef n’avait dépensé que 48 % de ses recettes fin 2005.
Voilà sur ces quelques chiffres, et en dépit des images anxiogènes et culpabilisatrices produites par nos médias, je persiste à penser que l’absence de dons est la meilleure manière de dégonfler les réserves existantes des ONG…avant que cet argent disparaisse définitivement dans les frais généraux et autres salaires de complaisance.
(1)Il s’agit ici de « reproches » fondées inscrites dans les conclusions de la cour des comptes même si celles-ci ont fait l’objet de nuances pour ne pas heurter l’opinion….