Un billet sur Haïti, une pièce pour Haïti

Publié le 14 janvier 2010 par Anaïs Valente

C'est moche la vie. On a à peine le temps de se dire Bonne Année que déjà l'année est merdique.  

Alors, bien sûr, j'ai lu de tout.

J'ai lu qu'il valait mieux aider chez nous qu'en Haïti, après tout, hein, c'est loin, on s'en fout.

J'ai lu qu'on ne savait pas où irait notre pognon gagné à la sueur de notre front, alors à quoi bon, autant le garder bien au chaud ici.

J'ai lu que tout ça c'était la faute au capitalisme qui a détruit Haïti, qu'on n'est pas responsables, que les vrais responsables n'ont qu'à assumer.

J'ai lu que ça servirait à rien d'aider à la reconstruction d'un pays si miséreux, si corrompu, si foutu d'avance.

J'ai lu que pour le tsunami on savait pas où était passé tout le fric des dons, alors que cette fois ci, hésitation hésitation (ah non, tiens, ça c'est moi qui l'ai pensé...).

J'ai lu, j'ai lu, j'ai tellement lu que je me suis dit : prends ta plume, au moins tu agiras.

Je vais pas vous la jouer mielleuse dévouée, chuis pas une Mère Térésa en puissance, loin de là.  Je donne pas souvent aux mendiants en rue, j'achète plus trop les cartes postales, les modules, les bics, les marqueurs, les bonbons, les autocollants, les porte-clés et tout le tralala qu'on nous propose chaque week-end aux caisses de magasin, à grands renforts de culpabilisation - t'as - vu - ce - que - tu - as - dans - ton - caddie - espèce - d'égoïste.

Mais bon, malgré tout, j'ai cette petite voix qui me dit « un euro chacun, et ça fait des millions sans même s'en rendre compte ».

Passqu'un euro, c'est quoi ?  Un demi-pain.  Un demi Ciné Revue/Cosmo, même pas.  Un sixième de séance ciné.  Un demi-cheeseburger.  Un pain à l'ail.  Un demi-paquet de fraises tagada (en plus, on les trouve pas en Belgique, alors hein bon).  Notez ici l'étendue de mes références : un truc lecture, le reste, que de la bouffe...

C'est rien un euro, mais un euro + un euro + un euro + un euro, ben ça fait un paquet d'euros finalement.

Voilà, la plaidoirie est finie.  Trop long, c'est pas bon.  Fouillez vos poches, trouvez-y un euro (même deux, pourquoi pas), et offrez-le.

Vous verrez, vous vous sentirez plus légers et légères (une pièce d'un euro, ça pèse, dans une poche, en fin de compte).

En Gelbique, le Consortium belge pour les Situations d'Urgence propose de verser au 000-0000012-12.  Cela s'appelle Haïti Lavi 12-12 et le site est ici.

En France, j'ai pas trouvé de consortium (pourtant, ce serait plus simple), alors vous pouvez faire votre choix ici.

Ailleurs, ben vous trouverez facilement où donner...