La débâcle liturgique (9) : les ornements (e) - le voile du calice

Publié le 15 janvier 2010 par Hermas
Le voile de calice est destiné à recouvrir le calice, la patène et la pale du célébrant. Il est confectionné dans le même tissu que la chasuble dont il est dépendant. Il mesure environ cinquante centimètres de côté et est habituellement muni d'une doublure assortie à celle de la chasuble. Son usage est presqu’entièrement abandonné dans la nouvelle liturgie, bien qu'il soit explicitement recommandé, notamment dans le Cérémonial des Evêques de 2002. Là aussi, se pose la question: pourquoi les prêtres ont-ils abandonné cette pratique ? En quoi ce voile les gênait-il ? Ne manifestait-il pas le caractère sacré du calice, qui reçoit le Sang du Christ, et ne rappelait-il pas le "conopée" qui recouvrait les tabernacles, et le « pavillon » placé sur chaque ciboire, surtout quand ces derniers présentaient la forme d’une Tente, rappelant la Tente de l’Arche de l’Alliance, recouvert par la Nuée, et indiquant la présence de Dieu au milieu de son peuple ? Le voile du Calice symbolise en effet la Tente où se trouvait l'Arche d'Alliance dans le désert, lors de l'Exode des Hébreux. Et il en est de même du, conopée et du pavillon. « Et j'entendis une voix forte qui venait du Trône : "Voici, disait-elle, la tente de Dieu parmi les hommes, et il habitera au milieu d'eux. Et ils seront son peuple, et Dieu lui même, au milieu d'eux, sera leur Dieu » (Apocalypse 21,3). Il est saint, ce lieu où prie le prêtre. Pour les fautes et les péchés du peuple [Commun de la Dédicace - Petit Placide] Le voile placé sur la calice a aussi pour but de faire penser à la pureté des dons que les fidèles offrent au Seigneur, puisque le Calice ne sera découvert qu'au moment de l'Offertoire, pour être offert à Dieu, pour devenir le Corps et le Sang du Christ. Dans des temps non éloignés, « au temps de la "vraie religion" » comme disait Mgr Arrighi, Recteur de la Trinité des Monts à Rome, le calice était un objet sacré qui ne pouvait être « manipulé par n’importe qui », si ce n’est pas la personne désignée par le Curé de la paroisse, et qui le portait notamment avec respect sur la crédence, en veillant à ne pas le toucher avec la main, mais par l’intermédiaire de ce voile. Perte du sens du sacré ? Nous en arrivons toujours au même mot, à la même conclusion : « Désacralisation ».