Magazine Journal intime

Voyage à La démarrante - Marie Espinosa

Publié le 15 janvier 2010 par Anaïs Valente

La démarrante, c'est une balade dans les ballades (ce qui me permet d'insister sur la différence entre ces deux mots, en matière de signification, car personne ne semble avoir pigé à ce jour).

Allez, venez.

Je vous y emmène !

L'annonce.  Et une petite annonce, une... la sienne, la mienne.  Une annonce qui peut coller à la peau de toutes... âge différents, mais qu'importe.  J'annonce, tu annonces, elle annonce.  Même sans le vouloir, on annonce tous quelque chose.  Et on attend une réponse.  L'annonce annonce la couleur de l'album : dynamique, gai, un peu fou parfois, une voix extra, des rythmes entraînants et des textes et une musique made by the singer herself.

Allez, on continue la balade des ballades ?

L'âge des possibles.  Tiens, ma chanson préférée, ex aequo avec L'annonce... ex aequo tendance préférée quoi.  Je l'adore, je la chanterais à tue-tête.  Passque l'âge des possibles, c'est le pied... mais pas toujours.  Parfois, je me sens en plein dedans.  Parfois, j'ai l'impression que c'était hier.  Parfois avant-hier.  Mais en fin de compte, l'âge des possibles, c'est à tout âge... l'essentiel étant de ne pas croire que l'âge des possibles, c'était avant, ou après.  Surtout pas avant.  Mais pendant.  Vous me suivez ?  Rha, cette chanson, elle m'emmène, elle m'entraîne.  Pourtant ses paroles sont dures, tellement vraies mais dures.  Mais elle m'emmène et m'entraîne. J'ignore où, mais j'y vais : j'ai la vie devant moi !  Tout est possible, encore.

Qu'est-ce qui t'a plu ?  Elle me plait aussi cette chanson, qui recherche désespérément ce qui lui a plu... et sans doute ensuite déplu.  Tiens le violon s'emballe, ou le violoncelle, chuis pas douée pour les distinguer.  Mais je les aime.  Tous les deux.  Le plaisir de l'écouter, cet air, est à la hauteur du plaisir de la chanteuse, qui se ressent dans chaque note.

C'est pas facile.  Bonjour tristesse, que fais-tu ici ?  Dansons ensemble, valsons ensemble, presque.  Pas une valse, mais presque.  La solitude m'envahit, instantanément.  Une vie en jachère, comme le jardin de Marie.  Difficile existence, aprfois.

Toi de Paris.  Tiens, on quitte la tristesse et voilà Amélie Poulain qui débarque, avec son air à la fois angélique et spirou (est-ce un belgicisme que ce mot ?).  Elle se promène sur les toits de Paris, et y croise Marie Poppins.  Ensemble, elles m'emmènent avec elles.  Nous sautons, nous rions, nous déambulons comme de vieilles copines. 

Pour un beau chanteur : là, on zappe vers la country dynamique.  Je vois un chapeau de cow-boy qui saute en l'air.  Je vois des femmes en robes noires qui dansent cette danse dont j'ai oublié le nom, où tout le monde fait un pont avec ses bras  et où on passe en couple en-dessous du pont de bras.  Soudain, j'entends hennir un cheval blanc (oui, bon, impossible de savoir sa couleur, mais on s'en fout).  C'est Joly Jumper suivi par son cavalier Lucky Luke, brin de paille en bouche à défaut d'une clope.  Et je vois un chanteur de merde, qui a fait du mal, le vilain pas beau.

La fille bien née m'emmène dans les années 30, où avant.  Au moment du cinéma muet et du piano qui accompagnait chaque film.  Oui, ça doit être avant les années 30 en effet, pas de culture l'Anaïs.  Un bar enfumé.  Un orchestre un peu jazzy.  Une chanteuse qui se dandine en robe noire et cheveux plaqués.  Elle est tout ce qu'on déteste, une fille trop gâtée, pourrie gâtée, pourrie tout court aussi.  J'adore j'adhère.  Entraînante chanson, à la fois résolument moderne par ses paroles et savoureusement vintage par sa musique.

Elle couche.  Je sens que je vais m'enfoncer dans la luxure et le vice, avec ce titre.  Et puis non, me voilà emportée par les notes de musique.  Emportée dans un chagrin d'amour, qui engendre des chansons.  Merci le chagrin d'amour !  Merci le chagrin tout court.  "Pour oublier, elle couche des mots sur le papier, pour ne pas désespérer, elle couche des mots sur le papier, à défaut de l'embrasser, elle couche des mots sur le papier".  Paroles tristes, air joyeux, paradoxe d'une chanson, paradoxe d'un chagrin qui induit une chanson superbe.  Et puis "il lui reste son piano, pour l'aider à porter son piano". 

Elle me dit.  Elle me dit tellement de choses, de sa petite voix innocente.  Des choses pas si futiles que ça : des vérités !  Elle m'emmène entre les pages d'un magasine féminin et y fait une critique drôle et tellement vraie qu'elle me fait rire aux éclats.   Tout y passe, du régime à la crème de marque, en passant par les fantasmes et les joujoux en latex, sans oublier les diktats de société.  Elle est la bible.  Elle pourrit nos vies.  C'est elle qui le dit.  Mais c'est qui, elle ?  Ben Elle ! Enfin y'a elle et Elle.  Elle, la chanteuse, qui me dit tout.  Et puis Elle, ben Elle quoi, glacée et brillante, comme son papier.

La chanson sans refrain.  Avec cette chanson, me voilà maintenant embarquée au bord de la mer.  En hiver.  Scrutant l'horizon, je fais le bilan.  "Si j'avais su, si j'avais fait..."  "Puisque c'est comme ça, puisque c'est ainsi".  "Bon vent".  Oui, bon vent, me souffle à l'oreille le vent du Nord de la mer du même endroit.  Il me pique, le vent.  Il fait pleurer mes yeux.  C'est pas moi, c'est mes yeux.  C'est pas moi, c'est le vent.  La mélodie finale au piano termine de m'achever.  C'est plus mes yeux ni le vent, c'est moi qui pleure.

Tant et tant.  Alors, là, je traverse la grande flaque et me retrouve dans un pays à la langue inconnue.  Ça sonne espagnol, mais c'est pas ça, sa sonne portugais, serait-ce ça ?  Oui, ça doit être ça.  Tiens voilà le soleil.  Dans le ciel.  Et dans la chanson.  Et puis des notes "un ré pour égailler, un mi mélancolie un ré pour oublier un mil il est parti".  Des notes et du soleil, pour terminer en beauté.

Le voyage est fini.

Déjà ?

Allez, je pousse sur play, et c'est reparti pour un tour...

Et sur le net, on peut en savoir plus ici.

Et puis pour écouter des extraits et/ou vous offrir ce petit bijou musical, c'est par ici :

marieespinosa



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